CONAKRY, (Xinhua) -- Plus de deux semaines après le scrutin législatif guinéen, le décompte des voix de la circonscription de Matoto, la plus grande des cinq communes de Conakry, avec plus de 46.000 électeurs inscrits, se poursuit sur fond de polémique, a-t-on appris mardi de sources proches de la commission électorale. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a dû se résoudre à ordonner à la commission de centralisation des votes de reprendre le décompte des voix dans cette circonscription, en vue de lever toute équivoque autour des résultats qui sortiront des urnes. Cette circonscription, qui est la plus importante du pays par sa population, est âprement disputée par la mouvance présidentielle et l'opposition, notamment l'Union des forces républicaines (UFR). Aucun des camps ne voudrait perdre en effet le vote à Matoto, d'où cette polémique autour des opérations de décompte, ce qui contraint la CENI à prendre ses responsabilités, en désignant un magistrat superviseur des travaux de la commission de centralisation. Les travaux de centralisation, suspendus suite à cette agitation, ont été repris lundi. L'opposition, qui avait menacé de se retirer de la salle de centralisation, a accepté de prendre part à la reprise du décompte.
Le Comité de suivi de l'accord inter guinéen du 3 juillet est tenu de prendre son mal en patience, après avoir demandé à la CENI de publier tous les résultats provisoires du vote au plus tard ce mardi.
Saïd Djinnit, le facilitateur onusien et ses pairs ont sans doute compris en fin, qu'il était nécessaire d'accorder une attention particulière à ce décompte, en vue de départager les deux camps, qui s'accusent mutuellement de "fraudes". Une fois les résultats de Matoto connus, la CENI n'aura plus qu'à diffuser les résultats provisoires globaux.
Après l'élection présidentielle du 7 novembre 2010, remportée par Alpha Condé, ces élections législatives guinéennes, initialement prévues en décembre 2011 et reportées à plusieurs reprises, constituent une autre étape importante pour que ce pays ouest-africain, sorti du coup d'Etat de décembre 2008, se mette à l'ordre constitutionnel.
Xinhua
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