BIENVENUE SUR LE SITE OFFICIEL DE LA COORDINATION DES ASSOCIATIONS GUINEENNES D´ESPAGNE.



samedi 20 novembre 2010

Alpha Condé : la revanche d'un opposant en Guinée

Leader de l’opposition guinéenne depuis quarante ans, Alpha Condé a été déclaré vainqueur de la présidentielle. Son adversaire conteste ce résultat.
Alpha Condé ne promènera plus sa haute silhouette longiligne, boitant légèrement, dans les salons parisiens.
À 72 ans, après trois décennies d’exil et des années d’emprisonnement, cette figure historique de l’opposition guinéenne a remporté l’élection présidentielle avec 52,5 % des voix contre 47,4 % à son adversaire Cellou Dalein Diallo, a annoncé lundi 15 novembre la Commission électorale à Conakry.
Cellou Dalein Diallo a lancé un « appel pressant » à ses électeurs « pour leur demander de faire preuve de retenue, de calme, éviter les provocations et les violences de toute nature ».
À Conakry, des affrontements entre de jeunes partisans de Cellou Dalein Diallo et les forces de l’ordre avaient fait lundi 15 novembre au moins deux morts et des dizaines de blessés.
"Pour l’avènement de la démocratie en Guinée"
Par ailleurs, deux personnes auraient été tuées par des militaires en Moyenne-Guinée (centre) et des incidents ont été rapportés dans d’autres villes de la région, qui est le fief de l’ethnie de Cellou Dalein Diallo, les Peuls.
Dans sa première déclaration après l’annonce officielle de sa victoire, Alpha Condé a appelé son « jeune frère » à la « concorde », estimant que « le temps est venu de se donner la main ».
Il s’est présenté comme « le président du changement au bénéfice de tous, le président de la réconciliation nationale et du progrès » et a dédié sa victoire à « tous ceux qui ont lutté, souvent au prix de leur vie, et souffert dans leur chair pour l’avènement de la démocratie en Guinée ».
Redouté pour sa conception personnelle du pouvoir
Ce pays ouest africain qui fut la seule colonie française à dire « non » à de Gaulle en 1958, a vécu depuis lors sous la férule de deux dictateurs, Sékou Touré et Lansana Conté, puis d’une transition militaire marquée par la tuerie du 28 septembre 2009 au stade de Conakry (au moins 157 morts).
À l’image du Sénégalais Abdoulaye Wade, arrivé au pouvoir à 73 ans après une vie dans l’opposition, Alpha Condé est apprécié pour son charisme et son intelligence, mais redouté pour sa conception personnelle du pouvoir. Ses électeurs le voient comme « un homme neuf » qui n’a jamais pris part au pillage du pays.
Mais lui qui a brandi, durant la campagne, le spectre d’une « mafia peule » cherchant à « accaparer tous les pouvoirs » saura-t-il tendre la main à ses adversaires déçus ? Cela conditionnera le rebond tant attendu d’un pays misérable – bien que riche sur le plan minier – et exténué.
Laurent D’ERSU

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire