"Nous sommes pris en otage par des loubards et des bandits de grand chemin qui n’épargnent rien sur leur passage et qui risquent d’être une force du mal si nous ne faisons pas front commun", dixit général de corps d'armée, Mamadouba Toto Camara
"Brave population de la Guinée, Chères mères, chères sœurs, chers pères et frères, Il y a 60 ans jusqu’en septembre 1958, la Guinée vivait sous domination étrangère. La lutte pour notre indépendance a été émaillée de violences physiques et morales. Ce conflit sociopolitique sans précédant qui avait opposé le Bloc Africain de Guinée (BAG) au Rassemblement Démocratique Africain (RDA), avait fait des victimes avant d’être maîtrisé.
Septembre 1958/Novembre 2010, deux dates, deux périodes, deux évènements qui se succèdent, s’affrontent, se ressemblent, se contredisent, mais ne s’annulent pas.
L’une indiquant l’acquisition de notre indépendance et l’autre la naissance de la démocratie.
Malgré tout ce qui a opposé les guinéens, le 28 septembre 1958 ils se sont levés comme un seul homme pour nous conduire vers l’indépendance le 2 octobre 1958. Voudrions-nous faire du tort à ceux qui ont tout sacrifié pour que nous soyons ce que nous sommes aujourd’hui ? Je n’y crois pas.
La patience, la retenue, le sens de la nation doivent nous interpeller et nous guider pour aller plus loin et en toute sûreté vers une nation unique et indivisible. Depuis 1958, la Guinée a connu et géré des troubles, mais n’a jamais connu la guerre civile.
Nous sommes allés sauver d’autres nations. Mais le vandalisme qui n’a que pour objectif de s’attaquer aux citoyens et à leurs biens, nous place aujourd’hui en conflit avec la loi et la religion.
Comment un peuple uni autour de la religion qui est une émanation divine, peut être divisé par la politique qui n’est qu’une science sociale qui unit et qui divise à la fois.
Le Général Sékouba Konaté, président de la Transition, pendant les agressions de 2000 était à Macenta et moi j’étais à Gueckédou. Pendant la guerre civile au Libéria et en Sierra Léone, le Général Konaté était en Sierra Léone et moi j’étais au Libéria.
De part et d’autre, nous avons vécu cette guerre civile au delà de nos frontières.
Nous avons vu des gens tomber, agonisés avant de mourir.
La guerre qu’elle soit civile ou classique, c’est le sang qui coule.
Le sang n’a pas de prix car, l’homme n’a pas la capacité d’en fabriquer.
Connaissant profondément les conséquences d’une telle crise, nous faisons tout avec modération pour faire prévaloir l’esprit de paix et de tolérance. Chaque guinéen, quelque soit sa confession religieuse, son appartenance ethnique et sa sensibilité politique doit faire des efforts pour accepter la tolérance et la différence.
La différence, parce que la Guinée est une diversité sociale, la tolérance, parce que nous ne sommes pas parfaits. Notre lutte commune et sacrée aujourd’hui est de lutter contre le vandalisme qui a pris des proportions inquiétantes n’ayant aucun aspect politique et n’épargnant personne.
Nous sommes pris en otage par des loubards et des bandits de grand chemin qui n’épargnent rien sur leur passage et qui risquent d’être une force du mal si nous ne faisons pas front commun.
Je déclare avec conviction que des gens retenus dans les locaux de la Police et de la Gendarmerie ne sont ni électeurs, ni éligibles donc, ne répondant au nom d’aucun parti politique.
Comment pouvons nous accepter de nous laisser, divisés par des actes de vandalismes dont les partis politiques et le gouvernement ne sont nullement responsables et dont les auteurs constituent une insécurité et une menace pour chaque guinéen.
Il n’y a pas de démocratie sans sécurité, il n’y a pas de paix sans sécurité, il n’y a pas de développement sans sécurité."
Général Mamadouba « Toto » Camara
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