Dans une interview exclusive à Jeune Afrique (n° 2628, en kiosques du 22 au 28 mai), Alpha Condé raconte dans quelles conditions il a embrassé son premier mandat à la tête de la Guinée. Et n’hésite pas à répondre vertement aux critiques de ses détracteurs.
À 73 ans, Alpha Condé ne se ménage pas. À l’en croire, sa vie de président est aussi agitée que sa vie d’opposant. « Les mauvaises habitudes prises sont telles que je dois tout surveiller et vérifier. Je ne tolère aucune velléité de corruption, j’ai donc l’œil sur tout », explique le président guinéen dans une longue interview exclusive à Jeune Afrique (n° 2628, en kiosques du 22 au 28 mai).
Si l’actuel locataire de Sékoutoureya est sur tous les fronts, c’est aussi car il est attaqué de toute part et que ses adversaires l’attendent au tournant. Mais il n’esquive pas les questions qui fâchent : les opposants l’accusent d’ethnocentrisme ? Il répond : « J’ai été longtemps président de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf). Je suis un militant de l’unité africaine. Ce n’est pas à mon âge que je vais commencer une carrière de tribaliste. » On lui reproche de cibler la communauté peule quand il critique les marchands véreux ? « Ce sont quelques commerçants ayant abusé de leur monopole d’importation de certaines denrées (…) que nous visons. En aucun cas les Peuls dans leur ensemble », assure-t-il.
"Le peuple n’a plus peur de l’armée"
Autre souci majeur d’Alpha Condé : l’armée. Mais là encore, l'ancien opposant se veut rassurant : « Le peuple n’en a plus peur. (…) Et elle se rend compte d’elle-même que la démocratie est la meilleure chose qui puisse lui arriver. Elle est à nouveau considérée, respectée, aimée. »
Qu’en est-il alors de l’incident, le 10 mai dernier, quand des militaires sont venus fouiller le domicile de Cellou Dalein Diallo ? « Le mensonge est chez certains Guinéens une seconde nature, affirme-t-il. Il n’y a jamais eu de perquisition mais un problème interne à la garde personnelle de Cellou. L’argent qu’il distribue à ses hommes, dont certains sont des bérets rouges, a été mal réparti, et l’un d’entre eux, mécontent, est venu exiger son dû les armes à la main. Tous ce qu’on a raconté dans les médias à ce sujet est faux. »
Source: Jeune Afrique
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