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mardi 3 septembre 2013

Maîtrise de l'infaltion dans la zone UEMOA: Pari réussi pour la BCEAO

L’objectif principal de la politique monétaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) est d’assurer la stabilité des prix. Quand on sait que cette stabilité des prix correspond à une progression assez faible du niveau général des prix, on peut dire que l’institution bancaire ouest-africaine a réussi son pari. Le Comité de politique monétaire au niveau de l’UEMOA a défini la stabilité des prix comme un taux d’inflation compris entre 1% et 3%, sur une période de 8 trimestres, soit 2 ans. Sur cette base, on peut affirmer que la zone UEMOA jouit d’une certaine stabilité, favorable à la croissance économique. En effet, la tendance à la baisse de l’inflation au niveau de l’espace UEMOA constatée depuis novembre 2012, se poursuit en 2013. Le taux d’inflation de l’UEMOA qui était de 2,8% en décembre 2012, est passé à 2, 3%, en fin mars 2013. Selon les prévisions, cette inflation devrait connaître une légère hausse allant de 2,5% en avril 2æ013 à 2 ,8% en juin 2013. Elles se fondaient essentiellement sur la hausse probable des prix des produits alimentaires, pendant la période de soudure. Hors selon les données de Afrique verte internationale, la tendance générale des prix des céréales est à la baisse au Burkina Faso et stable au Mali. Au regard de cette donne, la tendance baissière du taux d’inflation pourrait continuer dans la zone.
L’Union peut donc se targuer d’avoir un taux d’inflation plus faible que ses voisins de la sous-région. A titre d’exemple, alors que l’inflation de la zone UEMOA était de 2 ,4% en 2012, des pays comme le Ghana, le Nigéria et la Guinée ont observé respectivement un taux d’inflation de 9,1% ,13% et 12 ,2%.
Malheureusement, cela n’est pas toujours perceptible par les populations. En effet, le taux d’inflation publié par les services officiels semble toujours plus faible que celui perçu par les consommateurs dans la mesure où ces derniers ressentent l’inflation à partir des biens qu’ils consomment. Ce sont les produits achetés fréquemment qui forgent le plus la perception du consommateur. D’une manière générale, les produits dont les prix augmentent le plus (essence, gaz, riz, huile et sucre, etc.) sont les produits qui sont également achetés fréquemment, alors que les biens dont les prix connaissent une baisse (appareils électro-ménagers, téléphones portables, outils informatiques, etc.) correspondent à des achats moins fréquents.
Pourtant, l’inflation qui peut se définir comme une hausse généralisée et continue du niveau des prix, est calculée à partir de l’indice harmonisé des prix à la consommation, élaboré par les institutions nationales chargées de la statistique dans la zone UEMOA. En effet chaque mois, ce sont environ 7000 prix qui sont collectés au niveau de chaque pays membre dans différents points de vente, soit au total 56000 relevés de prix dans l’Union.
Les principaux biens et services suivis sont les produits alimentaires avec un poids 31% suivi du logement (12,5%) et du transport (11,9%).
Ainsi, si au cours d’une période, le prix du carburant augmente fortement tandis que les prix d’autres biens baissent, le taux d’inflation peut rester stable.
Une croissance soutenue malgré les crises
C’est donc sur la base de l’indice des prix que la Banque centrale conduit sa politique monétaire qui est la stabilité des prix. Les avantages d’une telle stabilité des prix de la zone UEMOA sont notamment la préservation du pouvoir d’achat des consommateurs, la rentabilité des projets des entreprises favorisant les investissements et les gains de compétitivité vis-à-vis des pays concurrents.
Ainsi, le commerce extérieur de l’Union affiche un profil favorable au cours du premier trimestre de 2013. Le déficit commercial est estimé à 508,6 milliards soit une diminution de 70,9 milliards par rapport au dernier trimestre de 2012. On observe une hausse des exportations de 2,5% d’un trimestre à l’autre, due principalement aux ventes de coton (+14,4%), d’or (+6,0%), de café (+3,0%) et des produits pétroliers (+0,8%)
Quant aux importations, elles ont atteint 3.822,1 milliards au cours du premier trimestre 2013, soit une progression de 0,3%. La hausse de 7,2% des importations de biens d’équipement et intermédiaires a été atténuée par le repli de 8,7% de celles des produits alimentaires.
Ainsi, comparativement au même trimestre de l’année précédente, le solde de la balance commerciale de l’Union affiche une amélioration de 114,3 milliards, en raison d’une hausse des exportations (+5,6%) plus importante que celle des importations (+1,6%).
Les échanges intra-UEMOA s’améliorent également. La Côte d’Ivoire et le Sénégal sont à l’origine de 37,1% et 20,0% des exportations totales et restent de ce fait, les principaux fournisseurs intra-régionaux. Le Mali et le Burkina occupent les première et deuxième places en ce qui concerne les importations intra-UEMOA, avec respectivement 30,6% et 19,4% des approvisionnements.
Au regard de cette performance économique, la croissance économique de l’Union attendue en 2012 qui était de 5,8% a été révisée à 6,4%. En perspective, 2013 annonce une croissance de 6,5%.
Le maintien d’une croissance soutenue serait imputable à la poursuite de l’exécution des programmes d’investissements publics dans les infrastructures, ainsi qu’à l’essor des activités extractives au Burkina, en Côte d’Ivoire et au Togo. Au regard également des efforts fournis par les pays, en termes d’investissements dans l’agriculture, il est attendu également une amélioration de la productivité dans le secteur agricole, Par ailleurs, les perspectives économiques au Mali et en Guinée-Bissau, pays confrontés à des crises sociopolitiques en 2012, s’annoncent sous de meilleurs auspices à la faveur des efforts de normalisation de la situation et de la reprise progressives des appuis financiers et techniques des partenaires au développement.
Ouattara Fatouma Sophie

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