CONAKRY, 10 septembre (Xinhua) -- La vie
des populations de la capitale guinéenne est désormais rythmée par la campagne
électorale, qui entre dans sa troisième semaine, portant ainsi un coup sur le
bon déroulement des activités économiques, a-t-on constaté sur place. La
campagne électorale dans le cadre des législatives a débuté dans la morosité le
22 août dernier, avant de gagner petit à petit en intensité, par la présence
sur le terrain des partis en compétition, notamment ceux de la mouvance
présidentielle et ceux de l'opposition. Chacun des partis en lice sort le grand
jeu pour convaincre l'électorat, par des parades dans la ville, ainsi que des
meetings, qui se font dans des stades des 5 communes de la capitale, sur fond
de propagande électorale. Ces mobilisations portent toutefois un coup aux
activités économiques, avec les embouteillages monstres qu'elles provoquent le
long des artères de la cité. Comme ce fut le cas, lors du chef de file de
l'opposition le samedi dernier, Cellou Dalein Diallo, qui revenait de sa région
d'origine, la Moyenne Guinée, après une tournée de deux semaines, avait été
accueilli par une foule de militants, qui obstruaient les voies à maints
endroits de Conakry. Comme le témoigne ce chauffeur de taxi qui, ce jour fut
tenu de marquer une pause, vu que la circulation était quasiment paralysée. Sow
Oumar, la quarantaine explique : "J'avais dû renoncer à poursuivre le
travail lors de l'accueilli du chef de l'opposition samedi dernier, car les
routes étaient bondés de monde, et on avait du mal à se frayer un passage. Au
lieu de perdre de l'essence, sans obtenir aucune recette, j'ai garé la voiture,
pour attendre le lendemain". Tout comme Oumar Barry, d'autres chauffeurs
de transport en commun avaient emprunté la même voie, à savoir suspendre le
travail, pour laisser la place aux militants de l'opposition, qui voulaient
célébrer le retour de leur leader.En plus des transports en commun, qui
tournaient donc au ralenti, il y aussi le fait que les principaux marchés de la
capitale avaient été désertés par les commerçants. Ainsi, ceux qui avaient des
emplettes à faire ont trouvé que les rideaux de fer de la plupart des commerces
étaient baissés, ce samedi. Le même scénario avait été vécu, il y a une
semaine, du côté de la commune de Kaloum. C'était lors du lancement de la
campagne du RPG-arc-en-ciel, parti au pouvoir, pour le compte de son candidat
Bangoura Levia, dans cette commune. C'était le 2 septembre dernier, et ce jour
la mobilisation des militants et sympathisants du parti au pouvoir avait
paralysé les activités dans la commune de Kaloum, qui abrite le quartier
administratif de la capitale. C'est un véritable calvaire que les usagers de la
route ont vécu ce jour, et certains travailleurs étaient restés dans leur
bureaux jusque tard dans la nuit, avant de gagner la banlieue. C'est le cas de
Mandjou Camara, administrateur civil, travaillant dans un département
ministériel de la place. Ce quinquagénaire, bedonnant, au cheveu grisonnant a
indiqué à un reporter de Xinhua, que voyant l'atmosphère qui régnait au cœur de
la capitale, à la faveur de la "démonstration de force", à laquelle
le RPG-en-ciel était en train de se livrer ce lundi, il avait décidé de
rebrousser chemin, pour attendre jusqu'aux environs de 22 heures, pour rentrer
à sa résidence, située dans la commune de Matoto, à une dizaine de kilomètres
du centre ville. Même les passagers du vol d'Air France qui devait quitter ce
jour aux environs de 20 heures GMT, avaient dû prendre leur mal en patience, vu
que l'équipage, qui devait rejoindre l'aéroport, à partir d'un hôtel situé dans
la commune de Kaloum, avait accusé un sérieux retard, à cause des bouchons,
provoqués par la manifestation du parti au pouvoir, selon des informations
recueillies sur place.
xinhua
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