CONAKRY, 27 septembre 2013 (AFP) - Deux chefs religieux de Guinée, l'un musulman, l'autre chrétien, ont appelé vendredi à des élections législatives apaisées, à la veille de ce scrutin précédé par des violences meurtrières. "J'appelle tous les acteurs politiques à mettre la Guinée devant", avant leurs intérêts, a déclaré le grand imam de Conakry, Mamadou Saliou Camara, dans un entretien avec l'AFP et Radio France internationale (RFI) dans la capitale guinéenne. "Mon souhait pour mon pays est la paix. (...) Il faut que le Guinéen se ressaisisse et pense à son pays", a affirmé l'archevêque de Conakry, Mgr Vincent Coulibaly, également à l'AFP et à RFI. La Guinée, pays francophone de quelque 11 millions d'habitants, compte près de 90% de musulmans, et environ 10% de chrétiens, à côté d'adeptes de croyances traditionnelles. Le pays doit organiser samedi des élections législatives repoussées plusieurs fois depuis 2011. Le processus électoral et la campagne en vue du scrutin ont été marqués par des troubles violents. Les 22 et 23 septembre, des heurts entre militants du pouvoir et de l'opposition à Conakry ont fait au moins un mort et plus de 70 blessés, selon un bilan officiel. "Toute lutte politique doit être faite pour la Guinée et non contre elle. Musulmans et chrétiens, tous les chefs religieux demandent au peuple de faire son devoir patriotique sans violence", a dit l'imam Mamadou Saliou Camara. "On demande à l'opposition et à la mouvance présidentielle de mettre la Guinée devant et de la préférer à leurs partis. Je leur demande de protéger l'unité nationale", a-t-il ajouté.
L'archevêque de Conakry a abondé dans le même sens. "Tous les Guinéens souhaitent la paix mais cette paix est compromise par notre péché qui a aujourd'hui pour noms en Guinée tueries et violences et tous les autres actes indignes de l'Homme", a estimé Mgr Vincent Coulibaly. "Je souhaite la paix. Il y a de la manipulation de la part des politiciens et d'autres personnes (mues) par leurs intérêts et cela compromet la paix", a-t-il affirmé. Plus de 5 millions de Guinéens sont appelés samedi à élire, sur un seul tour de scrutin mixte, les 114 députés de leur Assemblée nationale. Les résultats provisoires doivent être annoncés par la commission électorale dans les 72 heures suivant le scrutin, selon la loi.
mrb-cs/sd/ AFP
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