Source : Radio - Kankan : Dernière Mise à jour : 24/04/2010 (Auteur : Autres)
La visite de l’homme fort de Conakry sur les bords de la lagune Ebrié du 14 au 16 avril commence à livrer ses secrets. Selon l’hebdomadaire panafricain «Jeune Afrique», le général Sékouba Konaté a adressé une sévère mise en garde au Premier ministre et au ministre du Tourisme et de l’Artisanat, soupçonnés de rouler pour le capitaine Moussa Dadis Camara.
Avec Guillaume Soro, le Premier ministre et leader des Forces nouvelles, le numéro un guinéen s’est en revanche montré très ferme: « Je connais les rapports que Sidiki Konaté et vous-même entreteniez avec Dadis. Je ne souhaite pour ma part m`ingérer d’aucune manière dans les affaires ivoiriennes. D’ailleurs, je n’ai pas le temps: je quitte le pouvoir dans moins de trois mois». Les deux rencontres avec le chef de l’Etat ivoirien ont porté sur la sécurisation des frontières entre les deux Etats et l`éventuel rôle de Moussa Dadis Camara dans les troubles internes en Guinée étaient au menu des rencontres entre Sékouba Konaté et son hôte Laurent Gbagbo. Le « Tigre » comme on l’appelle au pays, s’est entretenu en tête-à-tête avec Laurent Gbagbo à deux reprises. D’abord, dans sa suite présidentielle dans un palace du Plateau. Ensuite, au palais présidentiel à l’occasion d’un déjeuner. Le patron de la refondation, qui redoute que d’éventuelles infiltrations de rebelles guinéens ne perturbent le processus de sortie de crise dans son pays, a insisté sur la nécessité de sécuriser la frontière. Il a obtenu de son visiteur la promesse « ferme » que les forces de sécurité guinéennes multiplieraient les ratissages dans cette zone frontalière.
Dadis derrière les troubles à Nzérékoré ?
En échange, Gbagbo s’est engagé à empêcher toute tentative de déstabilisation de la ville de Nzérékoré à partir du territoire ivoirien. « Mais, il paraît qu’un de tes amis est derrière tout ce qui s’y passe», a-t-il lancé, non sans ironie. Réplique immédiate de celui qui dirige le pays de Sékou Touré depuis le 3 décembre. Il a pointé un doigt accusateur sur son prédécesseur: «C’est la méthode Moussa Dadis Camara: il m’appelle tous les jours pour m’assurer de son soutien, alors qu’il finance des groupuscules pour défier l’autorité de l’Etat dans sa région natale». Le général Konaté est même convaincu que Dadis a téléguidé, à partir du Burkina où il réside depuis le mois de janvier, la mutinerie du 31 mars au camp militaire de Kaleya, à 110 km au Sud de Conakry.
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