Depuis trois jours, la Guinée s’est installée dans une curieuse crise de carburants. Assimilée dans un premier temps à une démarche consécutive à la volonté de rehausser, de nouveau, le prix du carburant à la pompe, on sait désormais qu’il n’en est rien. Le paradoxe est que le carburant existe, qu’il n’y a aucune intention d’augmentation des prix, mais que les citoyens ne peuvent se le procurer...
Simplement parce que la direction de la Société Guinéenne des Pétroles (SGP) et le syndicat des chauffeurs-transporteurs du carburant sont en conflit, au sujet du parking de stationnement. Et c’est ce qui fait que des employés éprouvent pratiquement, depuis trois jours, toutes les difficultés à rejoindre leurs lieux de travail, et qui décuplent les plaintes des ménagères face à l’augmentation brusque des prix de certaines denrées. Si rien n’est entrepris donc, progressivement, c’est tout le pays qui s’installe dans une sorte de paralysie.
Mais qu’attendent donc les autorités pour réagir et pour indiquer la marche à suivre. C’est plutôt bizarre. Pendant que l’on s’attendait avec le nouveau vent, que les uns et les autres ne fassent plus ce qu’ils veulent dans ce pays, au nez et la barbe de l’Etat, c’est exactement ce à quoi on assiste!!
Pour des questions d’humeur et de principes personnels, le pays tout entier est au bord de l’asphyxie. Sans que quelqu’un ne veuille lever le moindre doigt. De son côté, le premier ministre ne peut que réclamer ''du temps et de la patience'' pour la résolution du problème.
Comment aurait-il pu faire autrement ? Vu que depuis son installation, il a donné la priorité à des tournées dont la pertinence est loin d’être partagée, et compréhensible de ses compatriotes.
Pendant ce temps, ce sont les médias notamment audiovisuels que se font l’écho de la crise. A travers des émissions interactives, les différents animateurs tentent de recueillir l’opinion des auditeurs. C’est un peu la Une sur presque toutes les antennes. Vu que les nombreuses répercussions de cette crise font qu’elle peut être abordée sous plusieurs coutures. De la cherté de vie au plaintes des chauffeurs n’ayant pas pu trouver du carburant pour leurs moteurs, en passant par la perturbation des différents services, consécutive à l’absence de nombreux employés n’ayant pu se rendre à leurs lieux de travail; tout est débattu dans ces émissions et aussi bien en français que dans les principales langues nationales du pays.
Si les autorités avaient l’intention de feindre ignorer la crise, les médias, eux, s’en donnent à cœur joie. Après tout, c’est là leur vocation. Rendre compte du quotidien.
Brahim Bangoura pour GuineeConakry
© Copyright Guineeconakry
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire