Le 4 juillet 1985, à quelques mois seulement après le coup d’Etat militaire intervenu en Guinée par le Comité Militaire de Redressement National (CMRN) qui a porté au pouvoir le colonel Lansana Conté, un autre coup d’état militaire est intervenu en Guinée alors que celui-ci se trouvait à un sommet de la Cedeao (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).
.Le colonel Diarra Traoré, alors Premier ministre, est indexé comme l’instigateur de ce coup d’état inattendu. Une chasse à l’homme est alors déclenchée contre les Malinkés dont il est originaire. Ce qui entraîna une tension ethnique entre les habitants de la Haute Guinée et la Basse Côte qui a failli basculer le pays dans la violence. Pour baisser cette tension qui prenait de l’ampleur dans le pays, et qui amenait ces deux communautés à se regarder en chien de faïence, il aura fallu la détermination et l’engagement d’une femme : Fatou Bangoura. .
En effet, alors que les militants du parti au pouvoir, le PUP (Parti de l’unité et du progrès) engageaient un discrédit contre le RPG (Rassemblement du peuple de Guinée) du Pr Alpha Condé, considéré comme le parti des Malinkés, c’est dans ce contexte que Fatou Bangoura a atterrit au sein de cette formation politique. D’où elle sera favorablement accueillie et prendra le rang de la deuxième personnalité. Et malgré la foudre du pouvoir et de l’ethnie Soussou qu’elle s’était attirée, elle restera de marbre contre les calomnies de toutes sortes. Femme de caractère et de conviction, elle œuvrera inlassablement au rapprochement des habitants de sa communauté et de celle de la Haute Guinée. Bravant la peur et l’intimidation, elle animera de nombreux meetings à Conakry et à l’intérieur du pays, appelant à la cohésion nationale et lançant des appels pressants aux femmes guinéennes de penser à l’avenir de leurs enfants : « femmes guinéennes, ce régime dont nous vivons ne favorise pas notre émancipation ni assurer l’avenir de nos enfants. Osons le changement… », Clame-t-elle. .
Trait d’union entre la Haute Guinée et la Basse Côte, elle fera échouer au sommet du parti, un grand complot ourdi contre le Pr Alpha alors que celui-ci s’apprêtait à célébrer son mariage en République sœur du Sénégal. Incomprise, sa façon de voir autrement les choses, coûtera finalement la vie à un de ces frères, le colonel Sama Panival Bangoura. Ce dernier, jugé à tord ou à raison d’être à la solde du parti de sa sœur, trouvera la mort non encore élucidée dans une bourgade du gouvernorat de Kindia lors de l’agression rebelle de 2000. D’ailleurs, n’était-il pas ce dernier qui a assurée la sécurité du domicile de cette dernière menacé de destruction en l’envoyant un groupe de militaires ? Soit dit en passant. .
Aujourd’hui encore, Fatou Bangoura continue de s’affirmer à travers des cérémonies de soutien au Chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé. Comme l’atteste la grandiose manifestation organisée par les femmes de Dixinn dont la Dame dite de fer était au cœur de l’évènement. Là également, c’est encore des messages de paix et de cohésion nationale qu’elle a prôné autour du programme de l’actuel Président de la République pour le bénéfice de tous les guinéens. .
De toute évidence, malgré les supputations trop exagérées des mauvaises langues sur son état de santé actuel, tendant à lui faire oublier, Fatou Bangoura reste et restera une figure emblématique du Rassemblement du Peuple de Guinée, le RPG. .
Mohamed Sylla
Conakry, radio-kankan.com
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