Sujet important au cours des discussions du FME sur la transformation de l’Afrique, la question des ressources minières est un enjeu majeur de la politique du professeur Alpha Condé. Les mines de Guinée suscitent l’intérêt de grandes compagnies, de groupes financiers internationaux et de responsables gouvernementaux du secteur minier…. En panel de travail le 27 janvier 2012 à Davos, avec de nombreux responsables de multinationales du secteur minier, des financiers, économistes et professeurs d’université, le modérateur Simon Zadek de l’Institut mondial de la croissance verte, a réuni autour du président guinéen, le professeur Alpha Condé, des interlocuteurs de premier plan : Cynthia Carroll, Directrice générale de la compagnie Anglo American, Luis A Moreno, président de la Banque inter- américaine de développement, Bruce Mac Namer, président de la direction de Technoserve. Pour une discussion consacrée à la gestion des ressources naturelles, surtout minières, sur le plan international. Ou va l’industrie des ressources minières ? Un premier constat heureux s’impose dans les débats : les prix des matières premières dans le secteur minier reste élevé. La tendance sera longue, utile, dans la perspective de sortie des économies africaines du système d’extraversion orientant leurs capacités productives uniquement vers des demandes extérieures. D’où la proposition faite d’un changement de structure, pour la transformation sur le plan local, des matières premières en produit fini, en tenant compte des normes environnementales et des bénéfices fiscales pour les populations et collectivités locales en terme social : infrastructures, eau, santé, éducation. Dans le cadre, précise l’invité d’honneur, d’une coopération gagnant gagnant. « C'est-à-dire, défendre les intérêts de nos pays, produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons. Même si les fondamentaux économiques sont établis, l’industrie minière est une industrie cyclique qui a besoin d’un cadre régulation, pour le long terme ». Notamment, avec la réduction de la qualité de certains minerais à l’instar du cuivre chilien, les choses changent, il faut tenir compte des aspects géopolitiques, des incidences sur le chômage. Il devient de plus en indispensable pour les gouvernements de collaborer, car la concurrence économique a modifié les circuits économiques, on observe aujourd’hui une augmentation des couts de production, de plus de 20% en Chine, les opérateurs économiques chinois souhaitant aborder différentes régions de l’Afrique. La même tendance est observée également chez les producteurs d’aciers en Inde. Le contexte et les risques globaux conduisent à des turbulences, comme la fiscalisation des entreprises minières ayant conduit à la démission récente d’un Premier ministre d’Australie. Quel genre d’accord, les miniers peuvent ils conclure avec la Guinée ? Le chef de l’Etat guinéen propose une feuille de route « Nous avons proposé un code minier qui porte la part gouvernementale à 35 % dans les contrats et une société de patrimoine chargé du secteur minier, avec pour perspectives, l’intégration de notre économie dans une donne continentale. C'est-à-dire, offrir des quotas à des pays africains, par exemple nous souhaitons collaborer avec le Congo Brazzaville pour aider à l’augmentation de la capacité de production de la centrale de gaz de Pointe Noire. Comme nous souhaiter à long terme, une transformation locale de la bauxite en aluminium. Savez vous que pendant la période coloniale, la bauxite de Guinée, située à l’Ouest de l’Afrique, était transformée à Edéa au Cameroun, au centre de l’Afrique, tout cela doit être revisité. Nous souhaitons d’abord que les mines guinéenne servent à industrialiser le pays, développer le secteur agricole et œuvrer afin qu’elles soient soit bénéfiques pour les collectivités locales. C’est pourquoi nous exigeons qu’entre 0, 5 à 1% du budget de ces sociétés soient consacrés aux infrastructures routières et de santé. Pour ne pas rester uniquement un pays producteur de matières premières, sans avoir la possibilité de réaliser des barrages, des routes, écoles. Dans une gestion transparente de l’utilisation des ressources, nous devons renverser les tendances de l’extraversion pour un marché africain régional et continental ». En terme de suivi, le professeur Alpha Condé cite l’exemple de la société minière Rio Tinto, chargée de construire un chemin de fer reliant Simandou (en Guinée forestière) au port de Matacan ( en Basse Guinée), futur port en eaux profondes, utile pour des bateaux de 300.000 tonnes. Mais cette ligne de chemin de fer multi usage, selon les autorités guinéennes, sera utile pour les passagers et le désenclavement de la région forestière. Rio Tinto est également chargé de goudronner la route Beyla-Nzérékoré- Kérouané. Le Bureau de Presse de la Présidence
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