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samedi 20 avril 2013

Russie-Guinée : liens historiques et atouts indéniables

En février dernier, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères avait réalisé une série de visites dans plusieurs pays africains. Durant cette tournée africaine, il avait visité un certain nombre de pays, dont l’Algérie, la République sud-africaine, le Mozambique et la République de Guinée. Nous parlerons justement aujourd’hui des relations russo-guinéennes, qui ne datent pas d’hier.
La République de Guinée est un partenaire de longue date de la Russie, et cela depuis l’époque soviétique. La Guinée avait obtenu son indépendance de la France le 2 octobre 1958, après le fameux référendum de septembre de la même année, au cours duquel la Guinée fut le seul pays d’Afrique francophone à rejeter la proposition du général de Gaulle concernant l’intégration des colonies de l’Afrique occidentale française (AOF) au sein d’une Communauté française, proposée par l’État français. Cette décision courageuse, source de fierté pour les Guinéens jusqu’à aujourd’hui, avait entraîné la rupture des relations politiques et économiques avec la France. Deux jours après avoir obtenue l’indépendance, la Guinée et l’URSS établirent des relations diplomatiques étroites. Ce fut le début de relations intenses et les deux pays ont dès lors coopéré dans de nombreux domaines : économique, politique, technique, militaire, culturel, ainsi que dans le domaine de l’enseignement.
A partir des années 80 et surtout après l’éclatement de l’Union soviétique, les relations bilatérales connurent une baisse importante d’intensité, comme ce fut d’ailleurs le cas avec la plupart des alliés de l’URSS, y compris africains. Durant les années 90 les relations communes reprirent toutefois peu à peu mais il fallut attendre le début des années 2000 pour un redémarrage notoire de ces relations, notamment grâce à la visite en Russie en 2001, du président Lansana Conté, chef de l’État guinéen. Au fur et à mesure les relations se sont raffermies et resserrées grâce à plusieurs accords bilatéraux. Cela a permis à la coopération russo-guinéenne de retrouver un haut niveau de partenariat dans les domaines économique, technique, militaire, culturel ainsi que dans le domaine minier.
Dans ce dernier domaine les deux pays coopèrent désormais à un niveau intéressant puisque le géant mondial de l’aluminium, la société russe Rusal, est implantée dans le pays depuis l’année 2000. Une présence qui se traduit par un bureau de représentation à Conakry et plusieurs sites d’exploitation gérés par Rusal, notamment celui de Dian-Dian, le plus grand gisement mondial de bauxite dont la société russe possède les droits d’exploitation. Plusieurs accords concernent également la formation de cadres guinéens en Russie, comme par exemple ceux des forces armées. En matière d’enseignement supérieur, un grand nombre d’étudiants guinéens sont passés par les universités russes et continuent d’y être formés aujourd’hui, sans oublier qu’un nombre conséquent de professeurs russes enseignent dans les universités guinéennes. Par ailleurs un programme de bourses d’études existe en partenariat avec le ministère russe de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère russe des Affaires étrangères, ainsi qu’une bourse spéciale mise en place par la société Rusal qui vise à former des spécialistes guinéens et promouvoir par la suite leur intégration dans les activités de la société en Guinée.
Sur le plan diplomatique, les deux pays partagent des points de vue proches sur bon nombre de questions régionales et internationales, comme en témoigne justement la récente visite de Sergueï Lavrov à Conakry, à l’issue de laquelle il a rencontré Alpha Condé le président de la République de Guinée. Les deux hommes ont notamment conclu que « les problèmes existant en Afrique ne doivent pas servir de prétextes à des ingérences extérieures». Cette visite était également un moyen de promouvoir encore plus activement le partenariat russo-guinéen et de faire en sorte que cette coopération puisse passer dans un avenir proche à un niveau supérieur et cela dans l’intérêt réciproque des deux pays.
RIA Novosti

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