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mardi 23 avril 2013

Guinée : la CENI dans une course contre la montre (ANALYSE)

CONAKRY -- La Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la Guinée compte être dans le délai de l'organisation des élections législatives fixé au 30 juin, par décret présidentiel publié le 13 avril.
Dans cette course contre la montre, la CENI invite les partis politiques à désigner des représentants devant siéger au sein de la commission économique de cette institution chargée d'organiser les élections en Guinée.
Une réunion est prévue demain mardi, autour de la composition de cette commission, selon des sources proches de la CENI.
Il faut rappeler que dès après la publication du décret convoquant le corps électoral, la direction de la CENI a convié l'ensemble de ses démembrements de la reprise de la révision exceptionnelle des listes électorales sur l'ensemble du territoire national à compter du mardi 16 avril 2013, ce jusqu'au 12 mai 2013 inclusivement.
Le communiqué publié à cet effet invitait "en conséquence, les commissaires de la CENI actuellement en mission dans toutes les circonscriptions électorales et les présidents des démembrements sont invités à lancer la reprise effective et le suivi de ces Opérations.
Les membres des CARLE (Commissions administratives de révision des listes électorales) et les opérateurs de saisie ont été eux aussi invités à rejoindre leurs CARLE.
Bakary Fofana, le président de la CENI et son staff entendent parvenir à organiser le scrutin législatif à la date du 30 juin, après avoir faussé le chronogramme du 12 mai, initialement proposé à l'appréciation du chef de l'Etat guinéen. Ce dernier s'était gardé d'approuver cette date, faute de consensus autour des préparatifs des élections, avec une opposition qui ne cesse de réclamer un scrutin "transparent". Elle entend par cela, le recrutement d'un nouvel opérateur en lieu et place de Waymark, pour la gestion du fichier électoral, et l'admission du vote des Guinéens de l'étranger.
Même si la présidence de la République, a indiqué au lendemain de la publication de ce décret que le Professeur Alpha Condé a décidé de convoquer le corps électoral pour le 30 juin prochain, " après s'être rassuré que toutes les conditions techniques de préparation sont réunies du côté de la CENI".
Rappelant au passage la promesse faite par le président guinéen en ces termes, il y a de cela un an : "Je suis un président démocratiquement élu, je n'accepterai jamais que sous mon mandat, soient organisées des élections qui ne soient pas transparentes et démocratiques". A propos des dysfonctionnements qui avaient été décelés au niveau des kits de l'opérateur Waymark, par des experts de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, a pour sa part rassuré la classe politique à la veille de la prise de ce décret appelant les électeurs aux urnes.
Dans une déclaration télévisée, Albert Damantang Camara avait dit que "le gouvernement a tenu à ce que la sécurisation du scrutin soit désormais garantie par les experts de l'Union européenne qui ont notamment pris acte du fait que toutes les recommandations contenues dans le rapport de l'OIF ont été prises en compte par la CENI. Du reste, la Francophonie elle-même, va être de nouveau étroitement associée, et dans les semaines à venir, au processus électoral".
Et que c'est "forte des conclusions et recommandations des missions d'audit menées par les différents experts informaticiens mis à la disposition du processus électoral, notamment par l'Union européenne, et afin de répondre à un besoin de garantie de transparence et de confiance accrue dans le système informatique de gestion du fichier électoral de la Guinée, la CENI a décidé, lors de sa plénière du 29 mars 2013, de mettre en place, avec le concours de ses partenaires techniques et financiers, des mesures de contrôle permettant à des tiers indépendants de suivre le processus d'enrôlement".
L'opposition "républicaine" voit tout ça sous un autre prisme. Elle a déploré cette décision du président d'appeler les électeurs aux urnes, sans que ne soient réunis ce qu'elle croit être "des conditions de transparence des élections législatives prochaines".
En attendant de connaître l'issue de ce bras de fer entre le pouvoir et l'opposition, la CENI, elle, ne voudrait pas perdre de temps. Car, après tout, les électeurs ne pourraient se rendre aux urnes le 30 juin que si les préparatifs sont bouclés. Le compte à rebours est donc déclenché et cette fois, à en croire le président Alpha Condé le scrutin aura lieu à la date indiquée.
Il a réitéré la détermination de son gouvernement à organiser les élections législatives, comme prévu, lors du lancement des travaux de bitumage de certaines artères de la voirie urbaine de la capitale la semaine dernière.
Xinhuanet

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