Les péripéties du renouvellement du contrat du marché de contrôle et vérification des importations à partir du port autonome de Conakry sont riches d’enseignements. L’opération semble coincée depuis près d’un mois. La raison, le français Veritas qui détient ce marché depuis cinq ans, mais dont le contrat est arrivé à expiration fin mars, est accusé d’avoir à tout prix ce marché. Il aurait même utilisé son entregent diplomatique pour influencer la décision présidentielle. ‘’Allégations mensongères’’, rétorque la firme. Le contrôle des importations au port autonome de Conakry est un juteux marché qui suscite beaucoup de convoitise chez les entreprises évoluant dans ce secteur. En Guinée, c’est le français Veritas qui détient ce marché depuis 5 ans. Normalement le contrat qu’il a avec l’Etat guinéen a expiré fin mars. Dans la perspective de la fin de ce contrat, les autorités ont lancé un appel d’offres international à toutes sociétés intéressées y compris Veritas à prendre, ou à garder (cas de Veritas) ce marché à concourir dans le cadre d’une procédure régulière en la matière. Le dépôt des offres et l’ouverture des plis étaient prévus pour le 10 juin dernier. C’est finalement le 14 juin que l’ouverture des plis a pu avoir lieu. Selon nos sources, c’est pendant que la commission étudiait les offres, que Veritas a bénéficié de deux prorogations successives pour avril-mai et une seconde prorogation à partir de juin dans l’attente de l’étude des offres. Cependant, au cours de nos enquêtes, certains connaisseurs du dossier nous ont révélé qu’avant même l’ouverture des offres financières, l’Ambassadeur de France en Guinée serait intervenue auprès de la Présidence insinuant que Veritas qui affirmait être en avance de neuf points sur ses concurrents, serait victime d’une tricherie suite aux agissements d’un cadre de la commission chargée de l’attribution de ce marché. La démarche de Veritas viserait insidieusement à faire croire au président de l’existence d’une corruption orchestrée à son détriment. Ainsi, des pressions aigres-douces seraient actuellement exercées sur le président Alpha Condé afin que Veritas continue de conserver le juteux marché.
Si, pour recouper cette information, notre mél envoyé à l’Ambassade de France en Guinée est resté lettre morte, nous avons par contre eu Mme Marc Marie, Chargée des Relations avec le Gouvernement à Veritas.
Selon Mme Marc, ‘‘L’Ambassade de France en Guinée n’a à aucun moment intervenu près du Président en faveur de Veritas’’. Elle estime que sa boite, présente dans 180 pays à travers le monde est l’une des plus vieilles au monde (créée en 1828). Et donc est bien outillée pour répondre à un appel d’offres international lié au contrôle douanier. ‘‘Nous sommes une marque de fabrique. Nous avons des satisfécits du gouvernement guinéen. Nous avons aidé la douane qui nous utilise comme outil technique à faire plus de 3 mille milliards de recettes, c’est du jamais vu. Nous n’avons pas besoin d’aide pour avoir ce marché. Nous avons un bilan’’, estime Mme Marc.
Le marché des PVI (programme de vérification des importations) est juteux et pour l’avoir tous les moyens paraissent bons, c’est le moins qu’on puisse dire.
AD/Guinée7
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