En Guinée, après des mois de manifestations faisant des dizaines de morts, pouvoir et opposition sont en passe de parvenir à un accord concernant l'organisation des élections législatives. Les discussions placées sous le parrainage de l'Organisation des Nations Unies ont duré près d'une semaine et ont permis aux protagonistes d'aborder les points litigieux relatifs à l'organisation des législatives fixées au 30 juin par le gouvernement. Au nombre des points abordés durant les travaux, celui lié à l'opérateur technique sud-africain Waymark. Sa gestion du fichier électoral suscitait en effet la controverse, ainsi que le vote des Guinéens de l'étranger. Le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le chronogramme électoral, faisaient également partie des sujets à débattre durant ce conclave, qui s'est déroulé à huis-clos. Pour Fodé Fofana, vice-président de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée, principale force de l'opposition, ces points font l'objet d'un minimum de consensus pour permettre des élections acceptables :
« Je pense que si toutes ces conditions sont réunies, on ne peut pas avoir une élection parfaite mais on pourra au moins limiter les dégâts, on pourra au moins limiter la fraude. Parce que tout n'est pas d'organiser des élections, il faut avoir peur du lendemain des élections. Parce que si les élections ne sont pas crédibles, il n'y a pas de paix. Nous pensons qu'avec l'implication de la communauté internationale, les résultats qui sortiront de cette élection seront plus ou moins crédibles ».
Du côté du parti au pouvoir, on salue la volonté de dialogue de l'ensemble des forces politiques. Al-Houssein Makanera Kake, membre du bureau politique du parti d'Alpha Condé, relève cependant un point de divergence persistant , les listes électorales :
« Hier soir nous n'avons pas pu obtenir un accord parce que le facilitateur (Saïd Djinnit ) a été clair dès le départ. Si on est d'accord sur tout il y a un accord ; si sur un seul point il n y a pas de consensus, on n'est d'accord sur rien. Donc il était question hier de pouvoir trouver la possibilité de la réouverture des CARLES (Commissions Administratives de Révision des Listes Electorales NDLR). Si entre temps cet accord était obtenu, on peut dire que vraiment le dialogue a abouti à un consensus ».
De l'avis des observateurs, les élections législatives ne pourraient vraisemblablement avoir lieu à la fin de ce mois, comme annoncé par le gouvernement. La classe politique devra encore s'entendre sur la nouvelle date du scrutin.
Dw-World
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