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mercredi 5 juin 2013

Violences en Guinée : le Mouvement social guinéen se penche sur le sujet

Le Mouvement social guinéen a organisé le samedi 1er juin une rencontre dénommée journée de réflexion sur la problématique de la violence en Guinée sur le thème « Problématique de la violence en Guinée : quels rôles pour la société civile guinéenne ? » Les 60 participants à cette rencontre issus du mouvement social guinéen vont échanger sur les causes et effets des violences en Guinée, définir une stratégie commune de lutte contre la violence en Guinée et adopter une position commune dans le processus de sensibilisation des acteurs politiques, sociaux et des citoyens. Prenant la parole, Dr Ibrahima Sory Cissoko, président du Conseil national des Organisations de la Société civile guinéenne (CNOSCG), a souligné que la Guinée, depuis deux mois, connaît « une systématisation et une banalisation de la violence avec des pertes en vies humaines, des blessés graves, des destructions des biens publics et privés ». « Le mouvement social guinéen pense que quelles que soient les divergences et les difficultés de la vie, rien ne justifie le recours à la violence même s’il faut reconnaître aujourd’hui les démons de la division et de la discorde sont parmi nous », a-t-il ajouté. Poursuivant, il a indiqué que cette rencontre vise à créer un espace qui permettra à l’ensemble des acteurs de la vie sociopolitique guinéenne de partager leurs préoccupations sur « ce phénomène qui devient aujourd’hui comme une maladie ».
Pour sa part, le ministre des Droits de l’homme et des Libertés publiques, Khalifa Gassama Djaby, déclare la loi et l’autorité de l’Etat ont disparu en Guinée. « Il y a un mal absolu dans notre pays contre lequel nous devons tous nous lever et combattre. Le droit a disparu de la société guinéenne. La loi a disparu. Mais pourquoi la loi a disparu ? Pourquoi l’autorité de l’Etat a disparu ? Il ne faut pas s’y tromper. L’autorité de l’Etat ce ne sont pas les matraques de la gendarmerie ou de la police. Ce n’est pas la violence qui peut en découler. L’autorité de l’Etat c’est la légitimité de la loi. » Plus loin, il a expliqué les raisons pour lesquelles une loi doit être légitime : « Pourquoi une loi doit être crédible et légitime ? C’est parce qu’elle doit pouvoir s’appliquer sans autre considération que celle prévue par cette même loi. Nous devons être en mesure d’appliquer la loi à tout le monde. Lorsqu’il y a la violence, qu’elle vienne des forces de l’ordre, des jeunes ou des manifestants, si nous voulons donner à la loi toute sa légitimité, l’Etat doit être en mesure de pouvoir sanctionner tous ceux qui seraient coupables des violences et des violations des droits de l’homme. »
Malheureusement, selon lui, tel n’est pas le cas en Guinée. « Et à partir du moment où ce n’est pas le cas, et que nous nous évertuerons à sanctionner les plus faibles, on n’a pas le courage de sanctionner un ministre, un gendarme, parce qu’il aurait violé la loi, il n’y a pas justice », a-t-il regretté. Abordant le cas d’occupation de l’axe Bambéto-Cosa par les jeunes, il a fustigé le fait qu’il y ait une sorte de rivalité qui est créée entre les forces de l’ordre et une partie de la population. « Il faut qu’on évite de donner l’impression qu’il y a une rivalité entre les forces de l’ordre et une partie de notre nation. Un Etat ne peut pas s’installer dans l’idée de faire une guerre contre nous-mêmes », a-t-il dit, avant d’ajouter que les forces de l’ordre ont des missions spéciales qui sont le maintien d’ordre et d’arrêter tous ceux qui vont enfreindre à la loi et les remettre à la justice. Selon Gassama Djaby, les forces de l’ordre n’ont pas pour rôle de faire la justice et elles doivent être impartiales car elles travaillent pour toute la nation et non pour une partie d’elle.
Bah Thierno Hassana et Saidy Hady

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