Reuters / Emmanuel BraunPar RFI
En Guinée, le processus électoral est toujours en crise et sur place, tout le monde se demande ce que pense le président de la transition. RFI a pu s’entretenir longuement et en exclusivité avec le général Sékouba Konaté. Compte rendu d’une rencontre nocturne et sans langue de bois.
Sékouba Konaté est un mystère. Est-il aussi désintéressé par le pouvoir qu’il le prétend ? A Conakry, tout le monde spécule et tout le monde est persuadé de détenir la vérité, sans apporter la preuve formelle de sa démonstration.
Avec ses mots à lui, le général président répond : « Moi, j’en ai rien à foutre du pouvoir. Je n’ai qu’une envie, c’est de claquer la porte, mais c’est mon entourage qui m’en empêche. A Ouagadougou, on m’a forcé la main, je n’aurais jamais dû accepter ».
Plus tard dans l’entretien, vient la question de la crise autour de la commission électorale. Réponse directe de Sékouba Konaté : « Moi je ne comprends rien à la politique, je laisse tout ça à Tibou Kamara, le secrétaire général de la présidence que je viens de nommer ministre d’Etat ».
Coup de bluff ou réel scénario ?
Quand le sujet Dadis Camara arrive sur la table, le président de la transition ne cache pas son amertume envers son prédécesseur à la tête du pays : « Un faux type, un menteur, aujourd’hui il a peur de moi et fait tout pour m’éviter à Ouagadougou ».
Les leaders politiques guinéens en prennent aussi pour leur grade : « Je leur ai dit plusieurs fois de se rencontrer mais ils ne m’écoutent pas et les problèmes ethniques montent ».
Vers deux heures du matin tombe alors cette menace, dont il est difficile de savoir s’il s’agit d’un coup de bluff pour mettre la pression sur la classe politique, ou d’un réel scénario en préparation : « Si les deux candidats ne sont pas capables de s’entendre, je ferai le tour des garnisons et j’imposerai s’il le faut par la force un civil à la tête du pays ».
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