En termes de superficie, Conakry est devenu une grande ville. De par le nombre de ses habitants, la capitale guinéenne est une grande agglomération. Conakry, Dubréka et Coyah constituent désormais une seule ville. Mais Conakry est une ville campagne. Une ville qui baigne dans l’obscurité. Mais aussi et surtout une ville sale. Les citadins se comportent comme les campagnards. On jette tout et partout. Les différentes initiatives visant à rendre Conakry propre sont restées lettre morte.
Le slogan Conakry ville propre n’a donné aucun résultat. Si la capitale guinéenne détient le record mondial de l’obscurité, malheureusement elle détient aussi celui de l’insalubrité.
Les bailleurs de fonds ont mis la main à la poche. Parfois suffisamment. Cela n’a rien changé. La mise en place de petites et moyennes entreprises chargées de la collecte et du ramassage des ordures n’a rien donné non plus.
Toutes les mesures sont restées infructueuses, inefficaces et contreproductives. Dès lors, que faut-il faire pour changer la physionomie de la capitale guinéenne ? Comment rendre à Conakry son appellation d’antan : la perle de l’Afrique de l’Ouest ?
A l’heure du changement, chaque habitant de la capitale devrait apporter sa réponse à lui. Chacun devrait faire de la propreté de la capitale son affaire personnelle. Car le constat est amer. Des citadins au comportement de broussards. On déguste une banane, on jette la peau dans la rue. On suce une orange, on jette la peau sur la route. On boit un sachet d’eau on jette le plastique sur place. Une majorité des guinéens n’a aucune culture urbaine.
Si la banque mondiale vide ses caisses pour l’assainissement de la capitale guinéenne, celle-ci ne sera propre que le jour où ses habitants décideront eux-mêmes de la prendre propre. Il y a des situations que l’argent ne règle pas. Il faut une prise de conscience. Un changement de mentalité.
Du coup, les nouvelles autorités se doivent de mettre les bouchées doubles pour recourir à la carotte dans un premier temps. C’est-à-dire la sensibilisation. Et si celle-ci s’avère inefficace, il faudrait manier bâton. Dans un cas ou dans l’autre, Conakry doit changer.
Comme dit une expression vulgaire, il faut taper le fer quand il est chaud. Autrement dit les autorités doivent mettre à profit l’avènement d’un nouveau régime pour instaurer une dynamique pour assainir la capitale.
Mais les autorités devraient commencer par donner l’exemple elles-mêmes. Il est illusoire de penser qu’un agent de service d’insalubrité se présentant dans une tenue dégelasse puisse convaincre un citoyen d’être propre. Tout comme un policier avec une tenue à la fois sale, chiffonnée et parfois déchirée ne peut pas intimer l’ordre à un citoyen de ramasser un objet qu’il a jeté dans la rue.
Comme dit un proverbe, si quelqu’un te promet une chemise, regarde d’abord celle qu’il porte lui-même avant de te réjouir.
Il faut donc assainir Conakry au figuré comme au propre. C’est un devoir patriotique et civique pour chacun et pour tous.
Habib Yembering Diallo
Analyste et Correspondant de www.nlsguinee.com à Conakry
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