Depuis son retour à l’ordre constitutionnel, la Guinée fonde de grands espoirs sur sa coopération avec les différents pays de la planète. Elle espère aussi que la normalisation sociopolitique maintenant engagée incitera de nombreux investisseurs à venir ou revenir tenter leurs chances.
A voir l’animation politico-diplomatico-economique dont elle le théâtre depuis un certain temps, on ne peut pas dire que ces arguments sont sans fondements.
Ses ressources et potentialités suscitent de la convoitise. Il se trouve toutefois qu’entre certains grands de ce monde, règne une certaine rivalité politique et une relative concurrence économique. Fondamentalement, la bataille se joue entre la Chine le monde occidental.
Ce qui fait que cette rivalité se manifeste presque partout.
C’est dans ce contexte que la Guinée renoue donc avec l’ordre constitutionnel. Il n’est alors pas étonnant que des émissaires viennent de partout pour espérer s’implanter les premiers. Pour ce qui est des investisseurs occidentaux, c’est un peu l’espoir de récupérer les dividendes des efforts fournis en faveur de l’aboutissement heureux de la crise guinéenne.
On se rappellera, en effet, que de nombreux responsables occidentaux s’étaient personnellement investis pour pousser la junte militaire a rendre le pouvoir. C’est ainsi que la présence récente de Bernard Kouchner auprès du Pr. Alpha Condé n’a rien d’étonnant. C’est un peu dans l’ordre normal des choses.
C’est également dans ce cadre qu’il faudrait comprendre la volonté que manifeste le Groupe Bolloré en faveur de l’investissement dans un certain nombre de domaines. De même, l’envie clairement exprimée par les autorités politiques françaises de reprendre et de renforcer la coopération de leur pays avec la Guinée, ne saurait se comprendre que dans cette même logique de se rapprocher et de prospecter les potentialités du pays.
Sur la même lancée, des délégations brésilienne et de la société financière internationale ont été reçues en audience par les autorités guinéennes, à différents niveaux. Mais, ce n’est pas pour autant que les Chinois se laisseront distancer. Certes, ils ne sont pas particulièrement affichés pendant la Transition. Ceci étant, c’est un peu en conformité avec leur politique étrangère.
Mais, ils n’entendent manifestement pas se faire conter le dépeçage de la proie. L’enjeu est décidément trop grand. On se rappelle d’ailleurs que l’on avait déjà parlé de la Chine pendant la phase transitoire, avec la conclusion d’un contrat de plusieurs milliards de dollars entre l’Etat guinéen et la China International Fund.
A l’époque, les autorités de Pékin, via l’ambassade de la Chine en Guinée, avaient nié tout lien avec ce contrat. Il faudra préciser que le moment était politiquement délicat, vu que c’était au lendemain des massacres du 28 septembre 2009. Mais il n’empêche, ce contrat était une illustration des intérêts de la Chine pour la Guinée.
Aussi, dès la prestation de serment et la mise sur pied du premier gouvernement du Pr. Alpha Condé, les autorités chinoises ont relance la coopération avec la Guinée. Ça a tout d’abord commencé avec la réception par le ministre d’Etat de l’Energie et de l’Environnement, Elhadj Papa Koly Kourouma, le mardi 11 janvier 2011, d’une délégation de la société chinoise China international Water and Electric Corp.
L’objectif pour le ministre d’Etat était de voir dans quelle mesure cette société pouvait aider à résoudre la crise électrique à laquelle le pays fait actuellement face. Pour cela, Papa Koly avait fait visiter à ses hôtes l’ensemble des installations énergétiques du pays.
Mais voulant sans doute marquer le plus grand coup, les chinois ne se limitent là. Le chef de la diplomatie, Zhao Li Ying, est arrivé hier dimanche à Conakry. Dans sa besace, 170 millions de yuans, soit 25 785 510 000 USD. Par ailleurs, il devrait gratifier la Guinée d’un privilège unique : deux nuits de suite (le dimanche et le lundi) à Conakry. Aux dires de l’ambassadeur de la Chine en Guinée qui, en prélude à cette visite, a animé récemment un point de presse, son pays voit d’un bon œil l’accroissement des domaines de coopération avec la Guinée.
On pourrait donc dire que la Guinée suscite de nombreuses convoitises. Il faudrait juste qu’elle sache en profiter.
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