Le 8 août 2012
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) a séjourné à Conakry
du 19 juillet au 8 août 2012 afin de mener des discussion sur la première revue
d’un programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), d’un montant de
128,52 millions de DTS (environ 194,50 millions de dollars), qui a été approuvé
par le Conseil d’administration le 24 février 2012. La mission a eu des
entretiens avec Son Excellence M. Alpha Condé, Président de la République de
Guinée; Mme Hadja Rabiatou Serah Diallo, Présidente du Conseil national de
transition (CNT); M. Mohamed Said Fofana, Premier ministre; M. Kerfalla
Yansané, Ministre de l’Économie et des Finances; M. Lounceny Nabé, Gouverneur
de la Banque Centrale de la République de Guinée ; et d’autres membres du
gouvernement. La mission s’est également entretenue avec d’autres membres du
CNT, des personnalités de la société civile, du monde syndical et de la
communauté des bailleurs de fonds. Les entretiens se sont centrés sur
l’évolution économique récente et les perspectives de croissance, la mise en
œuvre de la politique économique dans le cadre du programme appuyé par la FEC,
les réformes structurelles et les progrès vers l’atteinte du point d’achèvement
de l’initiative PPTE.
Au terme de la mission, M. Harry Snoek, Chef de division adjoint au
Département Afrique du FMI, a fait la déclaration suivante :
«Les autorités guinéennes ont conclu avec les services du FMI un accord
ad referendum sur les politiques à mener, qui, sous réserve de l’approbation de
la Direction et du Conseil d’administration du FMI, pourrait être appuyé par le
deuxième décaissement au titre de l'accord FEC d'un montant de 18,36 millions
de DTS (environ 27,79 millions de dollars) en septembre. En outre, les services
du FMI ont tenu des discussions dans la perspective du point d’achèvement de
l’initiative PPTE. Après la conclusion de la première revue de l’accord FEC,
les déclencheurs du point d’achèvement devraient être observés, ce qui
permettrait d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE — et d’obtenir
l’important allégement de dette correspondant —éventuellement d'ici la fin
septembre 2012.
«L’économie guinéenne continue d’enregistrer une croissance rapide en
2012, dopée par l’accélération des investissements dans le secteur minier et
une forte croissance dans l’agriculture. L'inflation en glissement annuel, qui
avait atteint un pic à 21 % à fin 2010, poursuit sa tendance à la baisse,
s’étant établie à 15 % à fin juin 2012, et le taux de change s’est stabilisé.
Cette bonne tenue est le fruit d’efforts vigoureux déployés pour rétablir la
discipline budgétaire et éviter le recours au financement bancaire du budget,
en maintenant les dépenses au niveau des ressources disponibles, démarche
confortée par une politique monétaire rigoureuse de la banque centrale. Les
recettes publiques ont augmenté plus que prévu au premier semestre de 2012,
grâce à l’amélioration du recouvrement et en dépit de pertes importantes dues
aux subventions aux carburants. Les dépenses sont restées nettement dans les
limites des objectifs budgétaires. Les principaux objectifs du programme pour
fin juin ont été respectés.
«De grands progrès ont également été accomplis dans la mise en œuvre de
réformes structurelles. La mission se félicite des avancées réalisées dans la
modernisation de la législation sur la gestion des finances publiques, la
préparation des textes d’application du code minier de 2011 et la révision du
code des investissements. D’importants progrès ont aussi réalisés dans le
renforcement de la gestion de la société d’électricité et l’augmentation de la
production d’électricité. Un nouveau système de soutien au secteur agricole est
en train d’être déployé.
«La mission recommande de faire de plus amples progrès dans la gestion
de la dette, notamment en faisant en sorte que les emprunts de toutes les
entités publiques restent strictement sous le contrôle du Ministère de
l’Économie et des Finances afin de veiller à la viabilité de la dette. Pour la
même raison, la participation éventuelle de l’État à des projets miniers doit
être financée par les recettes des projets, sans recourir au budget.
«Les perspectives pour le reste de l’année 2012 et pour 2013 sont
positives. La croissance économique devrait se situer aux alentours de 5 % en
moyenne, tandis que l'inflation devrait poursuivre sa tendance baissière. La
bonne tenue récente des recettes publiques assure une certaine marge de
manœuvre pour financer des dépenses budgétaires supplémentaires. Les dépenses
de développement, en partie financées par les recettes minières exceptionnelles
réalisées en 2011, continueront de privilégier le renforcement des
infrastructures, surtout dans les secteurs de l’électricité et des routes.
«Le programme de réforme des autorités devrait se poursuivre, avec,
comme principales priorités, l’achèvement des textes d’application du code
minier et la révision des contrats miniers, les réformes des secteurs de
l’électricité et de l’agriculture, et l’amélioration du climat des affaires. Le
renforcement de la gestion des finances publiques et la réforme fiscale,
appuyés par des partenaires extérieurs, se poursuivront également. Le
gouvernement a l’intention d’affecter les ressources dégagées par l’allégement
de la dette escompté au point d’achèvement, à des dépenses dans les secteurs
prioritaires. La mission à pris bonne note de la ferme volonté du gouvernement de renforcer les capacités
humaines et institutionnelles de l'administration guinéenne, pour lui permettre
de mener à bien le programme de réformes.
«L'équipe du FMI remercie les autorités de leur hospitalité et de
l'esprit constructif qui a animé les discussions.»
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1 La FEC est le principal outil dont dispose le FMI pour apporter un
soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu. Le taux d'intérêt des
financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé
d'amortissement de cinq ans et demi (5½) et une échéance maximale de 10 ans.
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