«Tous les pays sont en croissance, et c’est ça le principal : il n’y a aucun pays en Afrique qui soit dans le rouge! Même les pays les moins bons font légèrement mieux qu’en Europe», a indiqué l’économiste en chef et vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), Mthuli Ncube, commentant les prévisions de croissance de l’institution.
La croissance de l’Afrique subsaharienne devrait être de 5,3% en 2012 et 5,4% en 2013, et de 6,3% pour les deux années si l’on exclut l’Afrique du Sud, selon ces prévisions compilées avec l’Ocde et les Nations unies. L’Afrique du Sud, principale économie du continent, fait partie des mauvais élèves avec une prévision de croissance (fraîchement révisée à la baisse) de 2,9% pour 2012/13. Son économie est plus intégrée dans les circuits mondiaux, et donc sensible aux crises des pays développés, a expliqué Mthuli Ncube. La crise européenne -synonyme pour l’Afrique d’une baisse du tourisme, d’une réduction des achats de matières premières et d’une possible raréfaction des investissements et des aides- reste cependant un danger pour l’Afrique, a prévenu Mthuli Ncube. «Toute baisse de 1% dans le PIB en Europe entraîne facilement une baisse de 0,5% dans le PIB africain», a-t-il relevé. «Le plus bas taux (de croissance) est le Swaziland, avec 0,8%», a-t-il déclaré. «Et même en Afrique du Nord : la Tunisie s’est reprise, l’Egypte également, et la Libye s’est reprise d’une façon spectaculaire», s’est-il exclamé. Parmi les économies africaines qui devraient croître le plus vite entre la mi-2012 et la mi-2013, la Libye mène le bal, avec un taux de croissance attendu de 14,8%. En pleine guerre civile, le PIB avait chuté de plus de 40% l’an dernier. Des taux de croissance compris entre 7 et 8% concernent ensuite la Côte d’Ivoire, la Zambie, l’Ethiopie, le Rwanda, l’Angola, le Mozambique, le Ghana et le Liberia. Au Niger, on attend même 8,6%. Les deux pays les plus intéressants sont à ses yeux l’Ethiopie et le Ghana. L’Ethiopie a créé des bourses pour écouler les productions de ses agriculteurs, attiré des investissements étrangers et lancé de grands travaux d’infrastructures (notamment des barrages hydroélectriques). Le Ghana a découvert du pétrole et consolidé sa démocratie. La BAD a confirmé ses prévisions de croissance publiées fin mai: la croissance moyenne de l’Afrique devrait rebondir cette année à 4,5%, contre 3,4% en 2011 (année marquée par les révolutions arabes au nord du continent), et atteindre 4,8% en 2013.
R. E.
LaTribune d'Algerie
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