BIENVENUE SUR LE SITE OFFICIEL DE LA COORDINATION DES ASSOCIATIONS GUINEENNES D´ESPAGNE.



vendredi 17 mai 2013

Chronique de Siaka Kouyaté : Proposition indécente…de marche

''La démocratie est dure, mais c’est la démocratie''. En démocratie, il est de règle, que gouvernants et opposants soient pareillement avares de la vie des citoyens. Ils sont, des deux côtés, à n’en pas douter, d’honorables pères et mères de famille. La logique voudrait qu’il y ait, de part et d’autre de la ligne symbolique de séparation, un égal souci de la paix sociale. C’est au désespoir des citoyens dont on se dispute le suffrage, que le doute sur ces évidences a droit de cité.
En effet, à l’occasion des dernière marches, réputées pacifiques, on ne finit pas de dénombrer les morts, les blessés et d’importants dégâts matériels. L’imaginaire politique en Guinée, rendant incontournables ces marches, il est devenu urgent de voler au secours des politiciens des deux bords. La proposition que nous faisons ici, a le double avantage de l’originalité et de l’économie (celle-ci dans son spectre le plus large imaginable). Cette contribution étant simplement citoyenne, est à ce titre, tout à fait gratuite. La démocratie a ses exigences ce qui fait dire à quelqu’un : « la démocratie est dure, mais c’est la démocratie ! ». Il faut donc, faire avec !
En démocratie, il est légitime et légal, que l’Opposition marche, qu’elle marche aussi souvent et aussi longtemps qu’elle le souhaite. De nuit comme de jour, le Gouvernement ne doit s’opposer d’aucune façon à ce mouvement. Bien au contraire, il le favorise et, mieux ou pis, la loi lui commande de sécuriser les marcheurs. De façon prosaïque, le gouvernement démocrate doit laisser libre cours à toutes formes légales d’expression de l’opinion. La marche s’inscrit parfaitement dans ce répertoire. En Guinée, la cerise sur le gâteau (crise sur le gâteau), ces dispositions universelles sont complétées par la loi anti casse qui associe les marcheurs au partage des responsabilités avec les autorités publiques, quant à la sécurité des biens et des personnes. Comme on peut le constater, à la condition que tout soit régulier, la législation en la matière n’a rien à envier à la démocratie la plus avancée. Malheureusement, de la philosophie à la réalité, il y a loin de la coupe aux lèvres. Les marches sont devenues meurtrières et ruineuses. La violence s’est invitée au débat et semble de plus en plus, se poser en principe, elle qui ne devrait jamais être qu’exception. Par leur fréquence, que seule l’Opposition contrôle, leur mise en œuvre diversement perçue et leur cortège d’inquiétude que subit tout le peuple, les marches pacifiquement sanglantes interpellent notre génie politique.
L’idée qui suit est sans doute, venue à d’autres qu’à moi. Je ne puis concevoir qu’elle soit toute mienne. Naturellement, elle n’est pas à zéro de risque. En effet, si les marches se passent pacifiquement ailleurs et qu’avec la même étiquette, elles se passent différemment chez nous, c’est que, quelque part, quelque chose cloche. Admirez (mesdames et mesdemoiselles) et enviez (messieurs), la rigueur, la finesse et le pointu de la découverte. Le génie est lâché, nul ne peut l’arrêter.
Reprenons : « … c’est que, quelque part, quelque chose cloche ». La pédagogie tirerait, semble-t-il, l’essentiel de ses vertus de la répétition. Je pars du principe énoncé plus haut, que nos dirigeants et leurs challengers ont en partage le souci de notre sécurité, de notre vie et notre survie. A ce titre, ils sont, comme la femme de César (à propos, César était-il vraiment polygame ?), au-dessus de tout soupçon. Cela s’appelle un postulat.
Sans idéalisation, ne venez pas vivre en société. Il est des choses à admettre à priori, pour donner un sens au contrat social. Nos acteurs majeurs de la démocratie sont donc de bonne foi. Dans ce cas, je conclus que ce qui cloche, c’est sans doute que quelqu’un est dans une danse qui n’est pas la sienne. Mais qui ? C’est ici, que s’exprime encore mieux mon génie (mais non ! je veux dire, notre génie national). Les détails seront de la routine policière. Ne cherchons pas plus, puisque c’est tout trouvé ! Portons la réflexion à son ultime conclusion. Allons tout droit à la solution.
Nous connaissons la bravoure et la combativité de nos leaders politiques. Il n’y a qu’à voir leur porte-parole. Il est le condensé parfait de ses mandants. En leur nom, il s’est affranchi de la peur du gendarme sans passer par les droits communs. J’insiste, parce que notre solution passe par la combativité et la bravoure.
Enfin, le grand moment, la révélation : notre idée ! Imaginez sur une courte distance, les principaux leaders se tenant par la main comme seuls marcheurs, rien qu’eux ! Sidya suivant Cellou, Charles Pascal Tolno après Jean Marc Telliano, Kassory précédant Kouyaté…Rien que des leaders ! Le chef de file y sera allé de son laius préféré : « Etes-vous prêts à mourir ? ». Sydya et son monde en direct sur la RTG, répondant d’une voix virile.
Quel cortège impressionnant, mais aussi, quel pieds de nez pour les petits malins qui prennent plaisir et profit du martyre des jeunes soldats de l’axe. Mille excuses, si la proposition est indécente.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire