Il y a trois ans, jour pour jour que le Pr Alpha Condé prêtait serment après avoir remporté l’élection démocratique face au candidat de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo. C’était devant un parterre de Chefs d’Etats venus de la CEDEAO, de l’Afrique Centrale, des personnalités venues d’Europe, d’Amérique, bref du monde entier. La fête était belle. Mais, le premier Président démocratiquement élu de Guinée qui prenait la direction du pays, mesurait déjà l’ampleur de la mission à accomplir. "J’ai hérité d’un pays et non d’un Etat", a-t-il déclaré.
"On ne peut pas parler du présent sans parler du passé", disait Alexis De Tocqueville, homme d’Etat français du 19ème siècle.
En effet, l’héritage légué par les régimes militaires de 1984 à 2010 a plongé le pays dans un marasme économique sans précédent sur fond d’embargo financier de la part des bailleurs de fonds bi et multilatéraux, faute de démocratie et d’Etat de droit ; une période émaillée de violence et caractérisée par des tensions sociales.
La Guinée, placée sur le banc de la communauté internationale frôle une inflation de 21%. A force de la planche à billets, la monnaie locale (franc guinéen) a perdu sa valeur. Tout se dégrade. Les conditions de vie des travailleurs sont exécrables. Les salaires misérables. Pas de route, ni eau, ni électricité. Par manque de la politique d’emploi le chômage des jeunes s’accentue d’année en année, les écoles et autres universités devenues des fabriques des sans emplois. Cette situation s’explique aussi par l’option du libéralisme sauvage instauré par la deuxième république et la mauvaise gouvernance caractérisée par la corruption, le détournement des ressources allouées par l’aide internationale au développement du pays. Le tout, couronné par l’impunité chronique devenue le mode de gouvernement.
C’est dans ce contexte malheureux de plusieurs décennies de gabegie, de déstructuration de l’économie nationale, de déchéance sociale, de la descente aux enfers d’un pays au sol et au sous-sol parmi les plus riches du monde, enfoui dans le sous-sol de la misère que le Pr Alpha Condé a accédé au pouvoir.
Ceci dit, le Président Alpha Condé dont la volonté pour relancer le pays ne souffre de l’ombre d’aucun doute, ne possède cependant pas la baguette magique avec la capacité par simple claque des doigts de transformer le pays en gratte-ciel, en infrastructure routière, immobilière, à produire des milliards de dollars de capitaux pour guérir toute la pauvreté provoquée par ses prédécesseurs, dont certains comptables figurent aujourd’hui parmi les leaders politiques de l’opposition radicale (suivez mon regard).
Trois ans après sa brillante élection démocratique le pays est en chantier et de nombreuses œuvres sur le plan économique, social, politique, institutionnel… ont été réalisées.
Sur le plan économique, la croissance est estimée à 3% et l’inflation ramenée de près de 21% (2010) à 10% en 2013.
Quant aux réserves de change elles sont passées de 0,8 en 2010 à trois (3) voire quatre (4) mois en 2013.
Grâce à la bonne gouvernance instaurée par le Président Alpha Condé, la Guinée a obtenu le PPTE qui a permis l’annulation de deux (2) milliards cent (100) millions de dollars au compte de la dette extérieure du pays, sans oublier l’effacement de plusieurs centaines de millions de dollars de dette bilatérale et multilatérale par d’autres institutions financières internationales à l’image du club de Paris (356 millions de dollars), des partenaires bilatéraux comme la France (75 millions d’euros), la Belgique (2,4 millions d’euros), les Etats-Unis (93 millions de dollars), le Japon (121 millions de dollars)…
A signaler que le déficit budgétaire du pays se chiffrait à 13% à l’arrivée au pouvoir en 2010 du Président Alpha Condé contre 2% en 2013.
Grâce à l’instauration d’une gestion rigoureuse de l’économie et la mise en place de l’unicité des caisses de l’Etat, le relèvement de l’assiette fiscale est passé de 4152,38 milliards de francs en 2010 à près de 8000 milliards en 2013. Soit un accroissement de l’ordre de 85%.
Les reformes du secteur minier avec l’adoption d’un nouveau code minier, établissant désormais un partenariat gagnant-gagnant entre la Guinée et les multinationales minières, les reformes de la justice… ont instauré un climat des affaires propice à l’investissement, reconnu par le classement Doing Business 2014 de la Banque mondiale.
L’obtention du 10ème FED avec la mise à disposition de la Guinée, et ce, d’ici la fin de l’année 2013 de 180 millions d’euros (1800 milliards de francs), permettra de faire face à la reconstruction du réseau routier dégradé du pays et aux autres projets de développement profitables aux populations.
Au cours de ces trois années de pouvoir, dans le souci de dynamiser et de moderniser l’administration publique vieillissante, 518 nouveaux administrateurs notamment des comptables et autres contrôleurs financiers ont été recrutés, formés et affectés au ministère délégué au budget.
Pour lutter contre la pauvreté, le Président Alpha Condé a mobilisé 130 milliards avec la création d’un fonds national de microcrédits dont les bénéficiaires sont les femmes et les jeunes.
Pour la réalisation du barrage hydro-électrique de Kaleta, 500 jeunes ont été recrutés, formés et affectés sur le plus grand chantier énergétique du pays.
L’administration publique n’est pas en reste. L’assainissement du fichier de la fonction publique et de la solde a permis de déceler 5956 fonctionnaires fictifs qui coûtaient annuellement 30 milliards de francs à l’Etat.
Dans le même ordre d’idée, au titre des bourses d’études et d’entretiens, 40 milliards de francs ont été récupérés sur 55000 étudiants fictifs.
Pour relancer l’agriculture, appuyer la population rurale et impulser l’autosuffisance alimentaire, 205 milliards ont été mobilisés pour la campagne agricole de 2011 contre 95,3 milliards pour 2012. Il n’y a pas de production sans moyens de production. Ainsi, 150 tracteurs, 320 motoculteurs, 72 moissonneuses, 600 décortiqueuses, 40000 tonnes… d’engrais ont été distribués aux paysans.
Dans les huit (8) régions administratives du pays, 7.410.200 manuels scolaires ont été distribués dans les écoles primaires. Sans oublier les produits pharmaceutiques d’une valeur de 41 milliards de francs. La gratuité de la césarienne a permis de sauver des vies.
Pour réintégrer véritablement le concert des nations, sauver la dignité, préserver l’honneur, restaurer l’image ternie du pays, le président Alpha Condé n’a pas hésité, un seul instant, à payer intégralement au bénéfice des institutions sous-régionales, africaines et internationales les impayés et autres arriérés laissés par les gouvernements successifs de ces vingt (20) dernières années, le montant colossal de 120 milliards de francs guinéens.
35 950 218,5 millions d’euros mobilisés par le pouvoir du Pr Alpha Condé pour la construction du palais des nations, détruit lors de la mutinerie de l’armée les 02 et 03 février 1996.
L’acquisition de cent (100) bus de transport pour réduire le calvaire des populations.
La reforme des forces de défense et de sécurité a conduit à la retraite de 3900 militaires, faisant une économie annuelle de plusieurs milliards de francs.
Au titre de la coopération internationale, le régime du Président Alpha Condé a obtenu 472 974 777,55 $ équivalent à 3076 milliards de francs. 50 véhicules 4x4 de marques patriote, 500 tricycles, 50 moissonneuses batteuses, un (1) conteneur de 40 pieds de pièces de rechange, 6143 tonnes de conserves de viande, 35,5 tonnes de riz, 13,11 tonnes de sucre, 630 bidons d’huile, 22 groupes électrogènes de 2 MGW chacun, 108 tonnes de dattes, 5000 tonnes de maïs, 1650 tonnes de légumineuses ; 10000 tonnes de carcasses de moutons, 106 bourses d’études universitaires, 1000 lampadaires, 50 camions bennes poubelles…
A noter que la suppression de l’impôt de capitation de 5000 GNF pour l’ensemble des populations rurales du pays (7 620 342 habitants), a causé à l’Etat une perte de 38 milliards de francs par an.
Par ailleurs, la pension civile a connu une augmentation de 56,72%, passant de 375 GNF à 512 GNF, suite aux revalorisations successives de l’indice.
Quant aux salaires civils, ils ont connu une augmentation de 75%, suite à la suppression de la RTS (25%) et l’augmentation de 50% grâce aux accords obtenus entre les acteurs sociaux.
Pour fournir les populations rurales en eau potable, 2500 points d’eau ont été mis en service à travers le pays.
De même, l’acquisition de 100 MW pour l’électrification de Conakry ainsi que l’arrivée de l’aggreko a sensiblement amélioré la desserte d’électricité dans la capitale guinéenne.
Pour la première fois, l’élaboration d’une véritable politique énergétique pour le pays a permis la mobilisation de 506 millions de dollars pour la construction de 240 MW dont la première turbine tournera le 31 mai 2015.
L’achat et la mise en circulation d’un bateau reliant Conakry et les iles de Loos, a soulagé les populations et va permettre, à coup sûr de réduire les accidents mortels causés par les pirogues et qui ont endeuillé de nombreuses familles.
La mise à la retraite de près de 3000 fonctionnaires de l’administration publique à la fin de l’année 2013, après 47 ans (recrutés en 1966) de services rendus à la Guinée, permettra à l’Etat de recruter des jeunes diplômés sans emploi.
Paris, Washington, Beijing, Brasilia, Dubaï, Londres, Pretoria…, en véritable globe-trotter, durant les trois années d’exercice le Président Alpha Condé n’a ménage ni son temps, ni son énergie pour inscrire la Guinée, confondue ces dernières décennies à ces homonymes (Guinée Equatoriale, Nouvelle Guinée, Guinée-Bissau) dans le concert des nations démocratiques, respectées et écoutées.
A propos, l’organisation de la conférence islamique du 09 au 11 Décembre 2013 à Conakry regroupant 57 pays, 800 participants venus du monde entier, la tenue récente de la conférence de la deuxième zone monétaire ouest-africaine (ZMAO) en Guinée, l’organisation du premier championnat de la boxe militaire en Afrique (23 Novembre- 1er Décembre), l’élection de Kabinet Komara au secrétariat général de l’OMVS, la désignation à la tête du second siège dévolu à la CEDEAO, au sein du Comité de haut niveau des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur l’Agenda pour le développement post 2015 du Président Alpha Condé, l’élection de la Guinée au Conseil exécutif de l’UNESCO en novembre dernier lors de l’assemblée générale de l’institution onusienne à Paris, le forum économique international sur la Guinée à Dubaï ... sont autant de faits concrets ; de preuves irréfutables qui justifient cette réalité et accréditent la déclaration du Chef de l’Etat : Guinée is back.
La construction de la démocratie et de l’Etat de droit n’est pas chose aisée. L’occident, source d’inspiration du modèle démocratique africain a mis du temps, des siècles pour en arriver là, même si, encore aujourd’hui des dérapages, des faiblesses… liés à l’imperfection de l'œuvre humaine, de ce savant système politique, font couler parfois encre et salive.
De ce point de vue, pour la Guinée marquée par des décennies de gâchis, d’occasions ratées, d’errements… la tâche est immense. Le travail accompli en trois (3) ans sous le magistère du Président Alpha Condé est grand. Salutaire. Encourageant. Hérité d’un pays exsangue où, il faut partir de zéro pour bâtir exige de nombreux sacrifices mais aussi et surtout la solidarité de l’ensemble du peuple de Guinée.
En si peu de temps, avec l’organisation d’élections législatives démocratiques et l’élection de la nouvelle assemblée nationale, un autre fait majeur de son bilan à mi-parcours, le Chef de l’Etat a montré sa volonté, sa disponibilité et la possibilité de faire de la Guinée un pays qui bouge, émerge, capable de sortir du lot des damnés de la terre.
Enfin, il est fastidieux l’exercice qui consiste à citer les œuvres de redressement économiques, sociales, politiques, diplomatiques, institutionnelles… du Président Alpha Condé. En vérité, nous ne saurons être exhaustifs, en attendant l’année du bilan global en 2015.
Paul Moussa Diawara/ Guinee24
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