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mardi 3 décembre 2013

Fria : Affrontement entre deux groupes de femmes, le préfet sauvé de justesse par les forces de l’ordre

Le mouvement lancé hier lundi par certaines femmes pour obtenir de l’Etat une assistance financière permanente et la clarification du statut de leurs maris de travailleurs a connu ce mardi une escalade de violence. Réunies en trois endroits-clés de la ville, elles avaient finalement pris leurs quartiers au niveau de Sangarayah et de la station TOTAL. Déterminées, elles avaient promis de camper à ces endroits jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Signalons d’ailleurs que depuis hier, aucun véhicule n’a pu ni sortir, ni entrer à Fria. C’est ainsi que le Ministre de l’Education a dû rebrousser chemin hier alors qu’il était attendu pour une cérémonie de remise de kits scolaires. Autre détail, et non des moindres à souligner, c’est que la précarité fait que de nombreuses familles vivent au jour-le-jour et principalement du commerce de la glace et de la vente de produits congelés ou frais. Ce commerce se fait généralement dans les localités rurales où se tiennent les marchés hebdomadaires. Or, le blocage des routes hier a sérieusement affecté ce commerce. Mécontentes de cela, les femmes qui vivent de ce commerce ont décidé de réagir. Hier déjà, il y a eu un sérieux accrochage entre les manifestantes et celles qui ont voulu forcer les barrages. Ce matin, ce face-à-face a tourné à l’affrontement. Celles qui veulent la levée des barrages sont arrivées avec des renforts (on parle de leurs enfants et des chauffeurs). Armés de cailloux et de gourdins, elles ont forcé les barrages et ont les faire lever. Plusieurs des manifestantes ont été blessées. N’ayant pas dit leur dernier mot, elles sont remontées vers le centre-ville et ont pris d’assaut la Préfecture. Le Préfet a été exfiltré de justesse par les forces de la Gendarmerie Nationale et mis en sécurité en lieu sûr. Mécontentes, elles sont revenues vers les immeubles où les vendeuses de glace s’approvisionnent. Là encore, on a assisté à un nouvel affrontement. Avec comme projectiles des morceaux de glace. Il a fallu l’interposition des Gendarmes pour faire cesser les échauffourées. Ils ont, pour cela, fait usage de gaz lacrymogènes. Vers 10h, le calme était revenu mais la tension reste vive. Toutes les écoles ont fermé. Coupée un temps, l’électricité a été rétablie mais certains travailleurs assurant le service minimum auraient même reçu des menaces s’ils continuaient à aller au travail. Pendant ce temps, les esprits sont toujours tournés vers Conakry où le silence du Gouvernement commence à devenir lourd.
Conakryinfos avec Friainfo

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