Le ministre de la Défense et son homologue de la Sécurité ont annoncé jeudi des mesures prises par les forces de défense et de sécurité pour éradiquer l’insécurité qui sévit actuellement à Conakry et à l’intérieur du pays. Ces mesures sont entre autres, la mise en place des patrouilles nocturnes mixtes et l’appui des forces de défense aux forces de sécurité dans la lutte contre l’insécurité. "L’heure est grave, et nous devons tous nous lever pour assumer nos responsabilité, car nous enregistrons chaque jour des cas d’assassinat, de meurtre, de vols à mains armées, de braquage et de viols commis sur des paisibles citoyens", a introduit le ministre délégué à la Défense nationale, Abdoul Kabèlè Camara. "Afin de contenir le phénomène de l’insécurité, la commission de réflexion a suggéré l’implication exceptionnelle de l’armée en renfort à la police et à la gendarmerie lorsque celles-ci seront en face des bandes armées. Cette opération commandée exclusivement par la police et la gendarmerie est lancée a pour traquer les bandits à travers des patrouilles mixtes. L’utilisation des armes par l’armée n’est autorisée qu’en cas de nécessité", a-t-il ajouté, tout en précisant que "l’armée est associée indirectement à toutes ces opérations".
Pour sa part, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Madifing Diané a indiqué que ces mesures ne seront pas synonymes de violation des droits de l’homme en Guinée. "Ces mesures ne seront jamais un moyen pour restreindre les libertés des citoyens guinéens. Des dispositions parallèles sont prises contre les agents indélicats. S’il y a lieu de faire une perquisition pour traquer les bandits, celle-ci se fera en conformité avec la loi. La police et la gendarmerie s’engagent à rétablir la sécurité des citoyens et de leurs biens tout en veillant au respect de leurs droits", a-t-il promis. En outre, le ministre délégué à la Défense Kabèlè Camara a énuméré quelques causes de la recrudescence de l’insécurité dans la capitale Conakry et dans les villes de l’intérieur du pays. Selon lui, les causes sont entre autres, "la prolifération des armes légères et de petits calibres, la fabrication des armes blanches, le manque d’éclairage public et l’urbanisation sauvage, l’absence de plan de sécurisation fiable, l’absence de synergie d’action entre les services de sécurité et les autorités locales, l’absence de fichiers criminels, le trafic, la vente la consommation de drogue et autres stupéfiants, la porosité des frontières terrestres, maritimes et fluviales, la communication incitative de certains médias, le manque d’application de la réglementation des bistrots, le manque de rigueur au niveau des postes de contrôle, la manipulation politique de la jeunesse, l’exode rural, la faiblesse du système de contrôle des étrangers sur le territoire national, l’importation et le ports illégal des effets militaires et paramilitaires". Face à ce fléau qui endeuille des familles à Conakry et en province, le ministre délégué à la Défense nationale que les forces de sécurité et de défense prendront toutes leurs dispositions pour rétablir la sécurité des citoyens et de leurs biens. "L’Etat a pris des mesures à la hauteur et à la dimension de la criminalité qui gangrène notre pays. Croyez-moi que l’Etat ne reculera plus face au grand au banditisme et au désordre", a-t-il martelé tout en rappelant que dans la lutte contre l’insécurité, l’armée vient en appui à la police et à la gendarmerie pendant un temps donné.
Boua Kouyaté/ conakrylive
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