Après un demi-siècle de régime de fer, la Guinée retrouve enfin le chemin de la démocratie, après des mois de tension et de troubles sociaux, d’inquiétude et d’incertitudes. Mais il y a eu plus de peur que de mal. Car, à l’issue du second tour, Cellou Dalein Diallo a accepté sa défaite face à son challenger Alpha Condé, qui est désormais le président de tous les Guinéens. Ouf ! Que de soulagement !
S’il faut saluer en quelque sorte l’attitude de l’ancien Premier ministre de Lansana Conté, qui porte maintenant la tunique de chef de file de l’opposition, il ne faudra pas oublier surtout de rendre hommage à Sékouba Konaté, ex-ministre de la Défense et chef de l’Etat intérimaire depuis la mise à l’écart de Dadis Camara.
Cet officier supérieur, qui a fait un coup d’Etat avec ses compagnons d’armes à la mort de l’ancien président, a pu conduire, avec dextérité, la transition et le processus électoral alors qu’on lui prêtait l’intention de rester au palais présidentiel du moment où les hommes politiques n’arrivaient pas à s’entendre sur l’essentiel. Mais très vite, le général, de par son comportement, a montré qu’il n’était pas un assoiffé de pouvoir et s’est montré même pressé de partir, encouragé par les chancelleries occidentales.
Du reste, les Américains, tout comme des pays africains, se proposaient de l’accueillir pour un repos mérité qui lui permettra de bien se soigner. Alors qu’on l’annonçait comme ministre de la Défense du nouveau président, Sékouba Konaté n’a pas cédé aux chants des sirènes et a décidé de répondre à l’appel de l’Union africaine qui l’a nommé à la tête de la future “Force en attente”.
Ainsi, le « Tigre », comme on l’appelle, a fait ses adieux solennels à l’Armée dans un discours retransmis par la Radio et la Télévision nationales et dans lequel il a invité ses frères d’armes à accompagner le nouveau chef de l’Etat dans sa mission et à rester en dehors du jeu politique. A vos ordres, mon général ! Vous sortez honorablement d’une situation et vous entrez par la grande porte dans l’histoire de la Guinée et de l’Afrique.
Rabi Mitbkèta
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