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lundi 14 mars 2011

Problème de diffusion, pression fiscale, absence de politique culturelle, obstacles à l'édition en Afrique (SYNTHESE)


CULTURE: La diffusion est un des principaux problèmes qui se posent à l'édition en Afrique, constatent les éditeurs, les écrivains et les universitaires africains réunis à Dakar à l'occasion d'une exposition sur Présence Africaine, la maison d'édition créée par le Sénégalais Alioune Diop en 1947.
Ces intellectuels expliquent les difficultés de l'édition en Afrique par le coût du transport, la pression fiscale et le manque de politique culturelle des Etats africains.
"Le coup du livre en Afrique est renchéri par les frais de transport qui sont énormes. En plus de ces frais, il y aussi au niveau des postes frontalieres des pressions fiscales. On paye toute sorte de taxes. Résultat, le livre ne circule pas", confie l' éditeur malien Hamidou Konaté.
D'après lui, il est plus facile de faire venir un livre de la France vers le Mali que de vouloir l'acheminer du Mali, par exemple, vers le Gabon. Car "dès qu'il y a une certaine distance entre deux pays africains, les difficultés commencent notamment les tracasseries douanières", explique-t-il.
Mamadou Seck ancien PDG des Nouvelles éditions africaines du Sénéga (NEAS) et ancien directeur de l'office des publications de l'UNESCO, se réjouit de la naissance de nombreuses maisons d' édition dans la sphère CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest).
Mais, constate-t-il, peu d'Etats élaborent une politique culturelle soutenant les librairies, les imprimeries etc. Or, dit- il, "l'organisation de ce secteur relève de la compétence de l' Etat".
Selon lui, les problèmes de l'édition sont relatifs "à l' absence de politique visant à promouvoir l'accès aux livres, absence de politique préférentielle en faveur des éditions publiques".
En guise d'exemple Mamadou Seck dit avoir fait 4 milliards 500 millions de chiffre d'affaire en tant que PDG des NEAS. Un résultat qui y a pu être réalisé grâce à la politique culturelle de l'ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor.
"En 1972, à la création des NEAS, le montant du budget pour le livre scolaire était de 8 millions. Senghor a attribué après 320 millions de francs CFA pour l'achat de livres scolaire". Il prenait aussi en charge l'édition de thèses et de poésie, ainsi que et la publicité dans les médias publics, indique M. Seck.
D'après les éditeurs, le livre scolaire est la vache à lait de l'édition en Afrique.
"Si vous n'avez pas de livres scolaires vous ne faites pas de bénéfices, parce qu'on ne se bouscule pas pour les livres de littérature en général", explique M. Konaté. "Sur une production de mille exemplaires de littérature, si vous arrivez à vendre en un an, 10 à 15%, c'est que c'est un best seller", précise-t-il.
D'après les éditeurs, il a fallu du lobbying auprès des gouvernants africains pour pouvoir décrocher le marché des livres scolaires qui, auparavant, étaient importés.
Aujourd'hui au Mali, au Burkina, au Sénégal ou en Côte d'Ivoire, c'est des éditeurs nationaux qui éditent les livres utilisés dans les classes. Cela leur permet de réaliser des bénéfices et de s' occuper des autres secteurs de l'édition comme la littérature.
Les problèmes d'édition se posent aussi au niveau des universités. Aujourd'hui pratiquement la majorité des thèses ne sont pas publiées, informe l'universitaire Lylian Kesteloot de l' université de Dakar.
"C'est la maison d'édition Carthala qui aide un peu, Présence Africaine de moins en moins. Elles n'éditent plus parce que les thèses ne sont pas vendables", explique-t-elle.
Pour contourner ces difficultés auxquelles est confrontée l' édition en Afrique, mais surtout pour être présent dans la bataille des idées, Olivier Sagna, chercheur, propose l'édition électronique.
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