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lundi 14 mars 2011

Déclaration du Gouverneur de la BCRG à l’occasion du 51ème anniversaire de la monnaie guinéenne

Chers compatriotes,
Le premier mars 2011 marque les cinquante unième anniversaires de l’exercice de notre souveraineté monétaire.
Je saisis cette opportunité pour vous souhaiter à tous un joyeux anniversaire et une bonne et heureuse année.
Cette année, nous fêtons cet anniversaire dans le contexte de changement et d’espoir que suscite l’élection démocratique et transparente du nouveau président de la république, le professeur Alpha Condé, élection saluée par l’ensemble de la communauté internationale.
Avant d’abord les perspectives qu’ouvrent ce changement, notamment dans les domaines d’activités de la banque centrale, je voudrais revenir non pas sur l’histoire de notre pays en la matière, puisque mes prédécesseurs l’ont suffisamment développé dans le passé ; mais sur le contexte économique et monétaire dans lequel s’inscrit cet anniversaire.
Comme vous le savez, ces dernières années ont été marquées par des crises sociopolitiques successives, qui ont conduit à la stagnation économique de notre pays avec un taux de croissance de 0,3% en 2009. La légère reprise enregistrée en 2010 avec un taux de croissance du produit intérieur brute (PIB) de 1,9%, ne permet même pas de couvrir le taux de croissance démographique.
En particulier, l’année qui vient de s’achever a connu une expansion monétaire sans précédent, due au financement excessive du déficit budgétaire par la planche à billets. Cette situation a été aggravée par l’impact négatif des sanctions contre notre pays et la flambée des cours du pétrole sur le marché internationale, a induit des pressions très fortes sur les prix des biens et services.
La dépréciation de la valeur de notre monnaie, la franc guinéen, par rapport aux principales devises cotées sur la place de Conakry que sont le dollar et l’euro, conduit à nourrir ces tensions inflationnistes, compte tenue de la structure de notre économie, dominée par les importations.
Le financement monétaire du déficit budgétaire a également entrainé le gonflement de la monnaie en circulation, et, cumulé aux incertitudes causées par les soubresauts de la transition, a provoqué au quatrième trimestre 2010, une crise d’espèces dans les banques, en raison de la force thésaurisation des billets par les agents économiques.
Pour financer ce déficit, la BCRG a été amené à faire des émissions massives de monnaie pour éviter au système bancaire le risque de cessation de paiements.
Les difficultés que nous vivons aujourd’hui sont la conséquence de ces différents dérapages.
Fort heureusement pour notre pays, l’avenir se dessine sous de meilleurs auspices avec la levée des sanctions et le rétablissement d’un Etat de droit unanimement salué par la communauté internationale.
A ce titre, une importante mission conjointe FMI / BANQUE MONDIALE / BAD / UNION EUROPEENNE vient de séjourner en Guinée. Au terme de cette mission, des financements importants ont été promis par les bailleurs de fonds pour soutenir la reprise économique dans notre pays.
Ce programme prévoit également l’annulation d’environs deux tiers de la dette extérieure, soit deux milliards de dollars dans le cadre de l’initiative PPTE (pays pauvre très endetté). Dans le domaine économique et monétaire, la reprise de la coopération avec les institutions financières internationales permettra d’augmenter le flux de devises étrangères en direction de la Guinée, notamment des concours extérieurs bi et multi latéraux destinés au financement des projets et aux appuis budgétaires.
Pour inverser la tendance négative des indicateurs macroéconomique, la Banque Centrale met en œuvre une politique monétaire et change axée sur la réduction de l’inflation et la stabilisation du taux de change du franc guinéen.
A cet effet, le financement des opérations budgétaires par la BCRG se fera strictement sur le principe de la base caisse. De même création monétaire sera contenue dans une progression compatible avec l’objectif de stabilité des prix.
La stabilité de la monnaie reposera sur la reprise du fonctionnement du marché inter bancaire des changes ou la Banque Centrale interviendra pour apporter autant que possible les devises nécessaires pour completer l’effort des banques dans le financement des denrées de premières nécessités.
Ce pendant, pour que les efforts de restauration de la stabilité monétaire engagés par la Banque Centrale soient couronnés de succès, ils doivent être appuyés par le respect strict de la réglementation bancaire.
Je saisie cette opportunité pour lancer un appel pressant à tous les acteurs économiques et à tous les services concernés de l’administration pour le respect de la loi 1/2000/006/AN portant réglementation des relations financières relatives aux transactions relatives aux transactions entre la république de Guinée et l’étranger, communément appelés réglementation des changes.
Dans le domaine de l’intermédiaire financière, le système bancaire connait un développement remarquable. Il se compose actuellement de quinze banques agrées dont douze en activité au 31 décembre 2010 contre six banques il y a quelques années. Elles exercent leurs activités à travers soixante quinze guichets et agences sur le territoire national. Les efforts et la bancarisation de l’économie dans son ensemble.
Le secteur de la micro finance de son côté compte treize institutions qui touchent près de 325 000 clients sur l’ensemble du territoire national dont 90% habitant en milieu rural. Elles appuient fortement le développement des activités économiques des couches les plus défavorisées de la population et contribuent de ce fait à accroitre les revenus et à faire reculer la pauvreté.
Sur le plan de la coopération monétaire, le programme de création d’une monnaie unique au sein de la ZMAO et plus tard au niveau de la CEDEAO en 2020.
Dans ce cadre, un projet de développement des systèmes de paiements financé par la Banque africaine de développement dans quatre pays membres de la ZMAO (Guinée, Sierra Léone, Gambie et Libéria) est en cours d’exécution. Il permettra de moderniser le système de paiement et de faciliter le développement de la monétique dans ces différends pays.
Chers compatriotes,
Comme vous le constater, bien que l’héritage soit lourd, les perspectives sont prometteuses.
Je reste convaincu que grâce à l’unité et à la solidarité de tous les guinéens, avec l’aide de Dieu, nous réussirons à surmonter les difficultés actuelles et à bâtir une économie forte et prospère gage d’une monnaie solide, susceptible de garantir de façon durable le pouvoir d’achat des populations.

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