L’envie de participer au Mondial de Rio est en marche et, pas n'importe comment, elle est derrière la balle.
Dans quelques jours, les impulsions seront de plus en plus rapides pour les footballeurs qui, patriotisme oblige, espèrent honorer leur pays, dans deux ans, aux phases finales de la Coupe du Monde au Brésil.
En Afrique, il s'agit d'une semaine où certaines nations pourraient savoir si elles peuvent espérer se qualifier pour le dernier tour éliminatoire de ce Mondial 2014.
Sadio Diallo de Bastia, Ibrahima Traoré de Stuttgart, Lass Bangoura de Rayo Vallecano et leurs coéquipiers seront d’abord à Harare pour aider la Guinée à battre le Zimbabwe. Ensuite, ils rallieront Conakry pour accueillir les Pharaons d’Egypte, septuple champions d'Afrique. Une sélection rassise avec l’âge et l’expérience de son ossature qui ― agacée par son absence à la dernière Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2012) ― fera tout à Conakry pour ne pas rentrer bredouille.
Sur le continent, si les spectateurs s’attendent déjà à de grandes retrouvailles qui envisagent une lutte féroce au Sud comme à l'Ouest, cette rencontre [Guinée-Egypte] est, indéniablement, l'une des plus chargées de pressions et de scenarios. Car, l'histoire du football africain nous enseigne que lorsque l’Egypte ne convainc pas sur la pelouse, c’est le moment de prendre au sérieux son envie, sa détermination et surtout ses chances de gagner quelque chose. Il est comme le Cameroun, comme le Ghana, un grand compétiteur qui, lentement mais sûrement, sait préparer et percer sa trajectoire dans les grandes joutes footballistiques.
Mais, l’Egypte fait-il toujours peur ? ’’Le Syli n’a pas peur de qui que ce soit.’’, m’indique fièrement un fan de Zayatte et ses coéquipiers. ’’D’ailleurs, c’est devant les grandes équipes que la Guinée se sent bien à l’aise !’’ ajoute-il.
En général, les sportifs professionnels n’ont pas peur de leurs antagonistes. Ils ont plutôt peur de perdre. Mais, si le jeu ’’très tactique’’ des Pharaons n’angoisse pas l’Eléphant (Syli) guinéen, il y a une autre inquiétude qui l’effraye le plus : sa propre défense !
En Guinée, malheureusement, le mauvais jeu défensif n’est pas seulement une tactique. C’est une seconde nature. Le but précoce ou banal y est presque permanent et, pour certains joueurs, rien ne paraît ni étonnant ni regrettable. Tout parait normal, y compris le mauvais renvoi d'un corner, par un défenseur, ou le gardien, souvent inattentif au positionnement des attaquants adverses. Et, comme s’il fallait refaire les mêmes erreurs, les mêmes fautes se succèdent.
Cet embarras de la défense dans le jeu de nos équipes ne date pas d’hier. C’est un obstacle qui nous colle à la peau depuis la nuit des temps.
Lors de la finale¹ de la CAN 1976, en Éthiopie, avec ses attaquants surdoués (NJoléah, Chérif, Papa, Maxime, Petit Sory …etc.), le Syli partait favori. Mais, apparemment, le souci défensif n’était pas totalement absent chez nos pachydermes : Le légendaire Chérif Souleymane, le talentueux milieu ―et parfois, le redoutable attaquant― qui crayonnait sa marque sur le jeu de l'équipe guinéenne, avait joué au poste d'arrière central ! Somme toute, les Guinéens sont rentrés bredouilles à Conakry.
Le devoir des footballeurs sur le terrain, c’est un truisme de le dire, est d’assurer une chose ―deux choses : La victoire, ou le nul s’ils sont malmenés ou malchanceux. Mais, ce n'est pas là où cette tâche débute.
Elle débute par savoir comment bien défendre. Une sélection qui défend mal n’est jamais à l’abri des raclées humiliantes. Autrement, la plus grande baraka qu'atteint, ou reçoit une équipe sportive, c'est ’’se sentir en sécurité’’.
Le rêve de participer au Mondial de Rio est en marche mais, pas n'importe comment, il est derrière la balle et à portée de la main du Syli, si et seulement s’il parvient à barricader sa cage !
Moysekou
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