CONAKRY -- La nouvelle Commission électorale nationale
indépendante (CENI) à peine installée dans ses fonctions, qu'elle se retrouve au
coeur d'une polémique risquant de porter un coup aux préparatifs des élections
législatives.
Une polémique qui est née de la publication récente du chronogramme électoral par le président de l'institution Bakary Fofana. En effet, la date du 12 mai 2013 fixée par la CENI a été accueillie par un concert de désapprobation de l'opposition guinéenne. Celle-ci l'accuse d'avoir pris cette initiative de façon "unilatérale", en vue de permettre simplement à la Guinée de bénéficier du 10ème Fonds européen de développement (FED), comme l'avait exigé l'Union européenne qui conditionnait cette signature à la publication d'un calendrier précis en vue de l'organisation d'élections législatives.
L'ensemble de ce programme dont la signature s'est déroulée le vendredi dernier à Bruxelles entre la Commission de l'Union européenne et le gouvernement guinéen porte sur un montant global programmé de 174,3 millions d'euros visant "à appuyer les efforts du gouvernement en matière de promotion de la bonne gouvernance, de fourniture des services sociaux de base et d'amélioration de la mobilité et des infrastructures routières", selon un communiqué officiel publié à cet effet.
Les autres griefs portés à l'encontre de Bakary Fofana concernent un rapport produit par une équipe de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sur les performances de l'opérateur sud-africain Waymark, chargé de gérer le fichier électoral. Ainsi l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADP) et le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition reprochent au président de la CENI "d'avoir dissimulé" ce rapport, sans en informer ces collègues commissaires.
Pour l'ADP et le Collectif, si cela s'avérait vrai, il pourrait alors s'agir "d'un manquement grave aux principes de transparence et d'une violation manifeste de la loi et du règlement intérieur fixant les règles de fonctionnement de cette institution".
Dans un entretien accordé à un hebdomadaire de la place, Bakary Fofana réfute ces allégations. En déclarant : "Je ne vais pas verser dans des polémiques stériles, car j'ai trop à faire avec mes pairs commissaires pour faire avancer les choses". Le président de la CENI a indiqué dans son explication avoir " l'obligation de travailler en âme et conscience pour la Guinée". Et qu'il reviendra à l'OIF de dépêcher ses experts qui viendront présenter leur rapport devant une commission.
Bakary Fofana indique qu'il ne lui revient donc pas de se hasarder sur un "terrain purement technique", et que seuls ces experts sont censés apporter des réponses précises aux préoccupations de la classe politique. L'OIF devait d'ailleurs dépêché une équipe à Conakry pour la publication de ce rapport, qui est très attendu par les parties prenantes au processus électoral, a-t-on appris de source proche de la CENI.
S'agissant du chronogramme, sa publication a suscité un tollé au sein de la CENI elle-même. Les dix commissaires de l'opposition présents dans la structure ayant publié une déclaration dans laquelle ils ont affirmé au lendemain de la fixation de la date du 12 mai que "l'acte que vient de poser Monsieur le Président de la CENI n'obéit pas aux principes cardinaux de fonctionnement de l'Institution". L'accusant "de contrevenir de manière unilatérale, à des décisions de la Plénière souveraine et dont la plus importante était qu'aucune Décision sur le chronogramme et sur l'Operateur Technique en charge du fichier électoral ne devrait intervenir avant le 22 Décembre 2012, et seulement après présentation et analyse du Rapport de l'OIF".
La société civile dont est issu Bakary Fofana ne lui a pas non plus fait de cadeau, suite à la publication de ce chronogramme électoral, Aziz Diop, le secrétaire général de la structure est monté au créneau pour dénoncer une démarche "unilatérale" du président de la CENI.
La nouvelle CENI a promis de sortir des sentiers battus, en essayant d'améliorer l'image de cette institution qui a laissé de "mauvais" souvenirs aux électeurs guinéens lors de la dernière présidentielle. Car il avait fallu, faute de consensus à l'interne entre les acteurs politiques, recourir aux services d'un étranger pour diriger l'institution, après le décès de son premier président Ben Sékou Sylla. Juste au terme du premier tour du vote. C'est Siaka Sangaré, expert électoral travaillant pour le compte de l'OIF, qui avait été porté à la tête de la CENI, pour superviser le second tour de la présidentielle.
L'opposition en annonçant cette semaine de vouloir reprendre la rue pour défendre "ses droits", portant sur des revendications qui demeurent axées sur la "bonne organisation des élections législatives", place ainsi la CENI dans son viseur. Mais, ni l'opposition ni la mouvance présidentielle n'a intérêt à ce que cette nouvelle CENI échoue.
Pour éviter un nouvel échec de cette équipe, ces commissaires dont en premier le président Bakary Fofana, devraient faire prévaloir leur indépendance vis-à-vis des politiques, pour servir uniquement les intérêts du pays. C'est du moins l'avis de certains observateurs de la scène politique guinéenne qui ont encore en mémoire le discours prononcé par le président de l'institution lors de sa prise de fonction.
Ainsi disait Bakary Fofana, "Nous devrions agir ensemble, aller très vite mais très bien dans une communion d'idées et actions vers l'atteinte de l'objectif commun de nos concitoyens, celui de l'organisation d'élections crédibles, transparentes et pacifiques dont les résultats doivent être acceptés par tous".
C'est un objectif qui "s'inscrit dans une vision globale qui est de faire de la Guinée un modèle de démocratie et de stabilité dans une sous-région avec de multiples foyers d'instabilités et de conflits", avait-il souligné sous les ovations de l'assistance.
Une polémique qui est née de la publication récente du chronogramme électoral par le président de l'institution Bakary Fofana. En effet, la date du 12 mai 2013 fixée par la CENI a été accueillie par un concert de désapprobation de l'opposition guinéenne. Celle-ci l'accuse d'avoir pris cette initiative de façon "unilatérale", en vue de permettre simplement à la Guinée de bénéficier du 10ème Fonds européen de développement (FED), comme l'avait exigé l'Union européenne qui conditionnait cette signature à la publication d'un calendrier précis en vue de l'organisation d'élections législatives.
L'ensemble de ce programme dont la signature s'est déroulée le vendredi dernier à Bruxelles entre la Commission de l'Union européenne et le gouvernement guinéen porte sur un montant global programmé de 174,3 millions d'euros visant "à appuyer les efforts du gouvernement en matière de promotion de la bonne gouvernance, de fourniture des services sociaux de base et d'amélioration de la mobilité et des infrastructures routières", selon un communiqué officiel publié à cet effet.
Les autres griefs portés à l'encontre de Bakary Fofana concernent un rapport produit par une équipe de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sur les performances de l'opérateur sud-africain Waymark, chargé de gérer le fichier électoral. Ainsi l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADP) et le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition reprochent au président de la CENI "d'avoir dissimulé" ce rapport, sans en informer ces collègues commissaires.
Pour l'ADP et le Collectif, si cela s'avérait vrai, il pourrait alors s'agir "d'un manquement grave aux principes de transparence et d'une violation manifeste de la loi et du règlement intérieur fixant les règles de fonctionnement de cette institution".
Dans un entretien accordé à un hebdomadaire de la place, Bakary Fofana réfute ces allégations. En déclarant : "Je ne vais pas verser dans des polémiques stériles, car j'ai trop à faire avec mes pairs commissaires pour faire avancer les choses". Le président de la CENI a indiqué dans son explication avoir " l'obligation de travailler en âme et conscience pour la Guinée". Et qu'il reviendra à l'OIF de dépêcher ses experts qui viendront présenter leur rapport devant une commission.
Bakary Fofana indique qu'il ne lui revient donc pas de se hasarder sur un "terrain purement technique", et que seuls ces experts sont censés apporter des réponses précises aux préoccupations de la classe politique. L'OIF devait d'ailleurs dépêché une équipe à Conakry pour la publication de ce rapport, qui est très attendu par les parties prenantes au processus électoral, a-t-on appris de source proche de la CENI.
S'agissant du chronogramme, sa publication a suscité un tollé au sein de la CENI elle-même. Les dix commissaires de l'opposition présents dans la structure ayant publié une déclaration dans laquelle ils ont affirmé au lendemain de la fixation de la date du 12 mai que "l'acte que vient de poser Monsieur le Président de la CENI n'obéit pas aux principes cardinaux de fonctionnement de l'Institution". L'accusant "de contrevenir de manière unilatérale, à des décisions de la Plénière souveraine et dont la plus importante était qu'aucune Décision sur le chronogramme et sur l'Operateur Technique en charge du fichier électoral ne devrait intervenir avant le 22 Décembre 2012, et seulement après présentation et analyse du Rapport de l'OIF".
La société civile dont est issu Bakary Fofana ne lui a pas non plus fait de cadeau, suite à la publication de ce chronogramme électoral, Aziz Diop, le secrétaire général de la structure est monté au créneau pour dénoncer une démarche "unilatérale" du président de la CENI.
La nouvelle CENI a promis de sortir des sentiers battus, en essayant d'améliorer l'image de cette institution qui a laissé de "mauvais" souvenirs aux électeurs guinéens lors de la dernière présidentielle. Car il avait fallu, faute de consensus à l'interne entre les acteurs politiques, recourir aux services d'un étranger pour diriger l'institution, après le décès de son premier président Ben Sékou Sylla. Juste au terme du premier tour du vote. C'est Siaka Sangaré, expert électoral travaillant pour le compte de l'OIF, qui avait été porté à la tête de la CENI, pour superviser le second tour de la présidentielle.
L'opposition en annonçant cette semaine de vouloir reprendre la rue pour défendre "ses droits", portant sur des revendications qui demeurent axées sur la "bonne organisation des élections législatives", place ainsi la CENI dans son viseur. Mais, ni l'opposition ni la mouvance présidentielle n'a intérêt à ce que cette nouvelle CENI échoue.
Pour éviter un nouvel échec de cette équipe, ces commissaires dont en premier le président Bakary Fofana, devraient faire prévaloir leur indépendance vis-à-vis des politiques, pour servir uniquement les intérêts du pays. C'est du moins l'avis de certains observateurs de la scène politique guinéenne qui ont encore en mémoire le discours prononcé par le président de l'institution lors de sa prise de fonction.
Ainsi disait Bakary Fofana, "Nous devrions agir ensemble, aller très vite mais très bien dans une communion d'idées et actions vers l'atteinte de l'objectif commun de nos concitoyens, celui de l'organisation d'élections crédibles, transparentes et pacifiques dont les résultats doivent être acceptés par tous".
C'est un objectif qui "s'inscrit dans une vision globale qui est de faire de la Guinée un modèle de démocratie et de stabilité dans une sous-région avec de multiples foyers d'instabilités et de conflits", avait-il souligné sous les ovations de l'assistance.
Xinhuanet
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