VIDÉOS - À New York, un accord met un terme à la procédure
entre l'ex-patron du FMI et Nafissatou Diallo.
Tourner une page judiciaire à défaut de pouvoir totalement effacer l'épisode du Sofitel: l'objectif de l'accord signé lundi n'est guère mystérieux pour Dominique Strauss-Kahn. En dix minutes et avant de souhaiter de «joyeuses fêtes» à l'assistance, le juge McKeon, du tribunal du Bronx, a donc mis fin à la procédure, précisant que «les montants en jeu resteront confidentiels». L'heure est donc au cessez-le-feu courtois après dix-huit mois de tirs nourris.
À l'issue de longues négociations, comme l'a indiqué Douglas McKeon, rendez-vous avait donc été pris lundi au tribunal pour parapher ce settlement aux paragraphes au préalable scrutés à la virgule près. Avant l'audience, le plutôt débonnaire juge McKeon, qui a demandé à Nafissatou Diallo d'être présente au palais de justice, était cette fois très silencieux. Comme tous les protagonistes du dossier à l'approche du dénouement. «Tout le monde, côté Strauss-Kahn comme côté Diallo, a intérêt à mettre un point final à cette affaire et à passer à autre chose. S'il y avait eu un procès, chacun risquait de voir sa vie démolie par l'adversaire», rappelle l'avocat franco-américain Christopher Mesnooh qui connaît bien le dossier. L'arrangement permettra d'éteindre l'action civile engagée par l'employée du Sofitel. Il n'est plus question non plus de celle intentée par DSK à son accusatrice pour «diffamation» et «allégations mensongères» et pour laquelle il avait réclamé «au moins un million de dollars», jurant à l'époque qu'il n'accepterait jamais de transiger…
Bien sûr, des estimations circulent sur le montant du chèque que signera DSK. «Plusieurs millions de dollars, probablement», selon les évaluations de spécialistes new-yorkais. Six millions de dollars, pour moitié payés par Anne Sinclair comme l'a annoncé Le Monde , démenti par la défense de DSK? «On serait dans une fourchette haute», avancent les mêmes experts qui rappellent que cette somme ne devrait pas être versée en une seule fois mais fractionnée pour obliger la partie adverse à respecter le contrat. Environ un tiers - le taux classique aux États-Unis - de ces dommages et intérêts devraient revenir aux avocats de la femme de chambre.Familier des colloques internationauxLa transaction à l'amiable, qui met un terme à la procédure civile, a connu des hauts et des bas ainsi que beaucoup de manœuvres et intoxications. «C'est bloqué. Cela va prendre du temps», entendait-on ces derniers mois à Paris comme à New York. L'un des scénarios voudrait que des fortes tensions aient opposé Nafissatou Diallo à ses conseils, Me Kenneth Thompson et Douglas Wigdor, qui entouraient pourtant lundi la jeune femme guinéenne au tribunal. Pour Kenneth Thompson, son avocat médiatique, prompt aux déclarations solennelles, l'enjeu est important. En 2013, il doit se présenter au poste de district attorney (procureur) à Brooklyn. Sa candidature ne devrait être officielle qu'au début de l'année mais, déjà, des fonds commencent à être réunis pour sa campagne. Un faux pas dans ce dossier - qui n'est certes pas scruté par la presse américaine - pourrait quand même lui coûter cher à Brooklyn, bastion de la communauté afro-américaine.
Nafissatou Diallo est officiellement en congé maladie et continue d'être payée par le Sofitel, ce qui lui assure sa couverture sociale. Ses avocats évoquent une épaule abîmée, selon eux lors de «l'agression violente» dans la suite 28 06, et un lourd handicap. Après sa brève apparition au tribunal, la jeune femme de 33 ans, mère d'une adolescente, devrait à nouveau s'évanouir dans l'immensité new-yorkaise.
Attendu lundi matin par les médias à la sortie de son domicile, Dominique Strauss-Kahn savait l'exercice médiatique obligé. «Prenez quelques photos puis foutez-moi la paix», lâchait-il face aux objectifs. Familier des colloques internationaux qui le conduisent de Yalta à Séoul ou Marrakech, il a monté sa propre société de conseil. D'autres photos récentes de lui en boîte de nuit, entouré de jeunes femmes blondes au Matignon, un club parisien, ont fait le tour du Net. DSK n'a guère semblé soucieux de cette publicité. Le Sofitel soldé, c'est désormais son sort dans l'affaire du Carlton qui est en jeu. Le 19 décembre, la justice dira si elle valide ou non sa mise en examen pour proxénétisme aggravé.
Marie-Amélie Lombard /Le Figaro
Tourner une page judiciaire à défaut de pouvoir totalement effacer l'épisode du Sofitel: l'objectif de l'accord signé lundi n'est guère mystérieux pour Dominique Strauss-Kahn. En dix minutes et avant de souhaiter de «joyeuses fêtes» à l'assistance, le juge McKeon, du tribunal du Bronx, a donc mis fin à la procédure, précisant que «les montants en jeu resteront confidentiels». L'heure est donc au cessez-le-feu courtois après dix-huit mois de tirs nourris.
À l'issue de longues négociations, comme l'a indiqué Douglas McKeon, rendez-vous avait donc été pris lundi au tribunal pour parapher ce settlement aux paragraphes au préalable scrutés à la virgule près. Avant l'audience, le plutôt débonnaire juge McKeon, qui a demandé à Nafissatou Diallo d'être présente au palais de justice, était cette fois très silencieux. Comme tous les protagonistes du dossier à l'approche du dénouement. «Tout le monde, côté Strauss-Kahn comme côté Diallo, a intérêt à mettre un point final à cette affaire et à passer à autre chose. S'il y avait eu un procès, chacun risquait de voir sa vie démolie par l'adversaire», rappelle l'avocat franco-américain Christopher Mesnooh qui connaît bien le dossier. L'arrangement permettra d'éteindre l'action civile engagée par l'employée du Sofitel. Il n'est plus question non plus de celle intentée par DSK à son accusatrice pour «diffamation» et «allégations mensongères» et pour laquelle il avait réclamé «au moins un million de dollars», jurant à l'époque qu'il n'accepterait jamais de transiger…
Bien sûr, des estimations circulent sur le montant du chèque que signera DSK. «Plusieurs millions de dollars, probablement», selon les évaluations de spécialistes new-yorkais. Six millions de dollars, pour moitié payés par Anne Sinclair comme l'a annoncé Le Monde , démenti par la défense de DSK? «On serait dans une fourchette haute», avancent les mêmes experts qui rappellent que cette somme ne devrait pas être versée en une seule fois mais fractionnée pour obliger la partie adverse à respecter le contrat. Environ un tiers - le taux classique aux États-Unis - de ces dommages et intérêts devraient revenir aux avocats de la femme de chambre.Familier des colloques internationauxLa transaction à l'amiable, qui met un terme à la procédure civile, a connu des hauts et des bas ainsi que beaucoup de manœuvres et intoxications. «C'est bloqué. Cela va prendre du temps», entendait-on ces derniers mois à Paris comme à New York. L'un des scénarios voudrait que des fortes tensions aient opposé Nafissatou Diallo à ses conseils, Me Kenneth Thompson et Douglas Wigdor, qui entouraient pourtant lundi la jeune femme guinéenne au tribunal. Pour Kenneth Thompson, son avocat médiatique, prompt aux déclarations solennelles, l'enjeu est important. En 2013, il doit se présenter au poste de district attorney (procureur) à Brooklyn. Sa candidature ne devrait être officielle qu'au début de l'année mais, déjà, des fonds commencent à être réunis pour sa campagne. Un faux pas dans ce dossier - qui n'est certes pas scruté par la presse américaine - pourrait quand même lui coûter cher à Brooklyn, bastion de la communauté afro-américaine.
Nafissatou Diallo est officiellement en congé maladie et continue d'être payée par le Sofitel, ce qui lui assure sa couverture sociale. Ses avocats évoquent une épaule abîmée, selon eux lors de «l'agression violente» dans la suite 28 06, et un lourd handicap. Après sa brève apparition au tribunal, la jeune femme de 33 ans, mère d'une adolescente, devrait à nouveau s'évanouir dans l'immensité new-yorkaise.
Attendu lundi matin par les médias à la sortie de son domicile, Dominique Strauss-Kahn savait l'exercice médiatique obligé. «Prenez quelques photos puis foutez-moi la paix», lâchait-il face aux objectifs. Familier des colloques internationaux qui le conduisent de Yalta à Séoul ou Marrakech, il a monté sa propre société de conseil. D'autres photos récentes de lui en boîte de nuit, entouré de jeunes femmes blondes au Matignon, un club parisien, ont fait le tour du Net. DSK n'a guère semblé soucieux de cette publicité. Le Sofitel soldé, c'est désormais son sort dans l'affaire du Carlton qui est en jeu. Le 19 décembre, la justice dira si elle valide ou non sa mise en examen pour proxénétisme aggravé.
Marie-Amélie Lombard /Le Figaro
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