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mercredi 20 mars 2013

Afrique: les femmes à la conquête du français

A l'occasion de la journée internationale de la francophonie, ce mercredi 20 mars, RFI s’intéresse aux différences entre hommes et femmes dans la maîtrise du français en Afrique. Les chiffres montrent un déséquilibre persistant, même si celui-ci se réduit, grâce à la progression de l’éducation des filles et à la faveur du nouveau rôle des femmes dans les sociétés africainesLes statistiques comparant les niveaux de français des hommes et des femmes en Afrique sont pour l’instant encore éparses. On doit cependant aux chercheurs associés à l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (ODSEF), d’en avoir rassemblé quelques unes, tirées des recensements de la population. La tendance, pour les différents pays observés est la même : les hommes parlent plus le français que les femmes.Au Bénin, en 2002, le pourcentage de francophones chez les hommes était de 43%, contre 25,8% chez les femmes. Ecart important aussi au Burkina-Faso : 31,5% de francophones chez les hommes en 2006, contre 19,6 chez les femmes. Tandis qu’au Sénégal, en 2002, 29,5% des hommes était considérés comme francophones, contre 22,3% des femmes.
La scolarisation, un facteur clé
Principal élément d’explication : en Afrique dite « francophone », le français n’est la plupart du temps qu’une deuxième ou troisième langue, après les langues « nationales ». Il s’apprend surtout à l’école. Les différences dans les niveaux d’apprentissage du français recouvrent donc en grande partie celles qui existent entre garçons et filles dans l’accès au système scolaire.
« En milieu rural, il y a des croyances qui persistent et qui conduisent les parents à plutôt encourager la scolarisation des garçons, à les pousser davantage que les filles », explique Djibril Fofana de l’INRAP, Institut de Recherche et d’Action Pédagogique de Conakry, en Guinée. « Même en milieu scolaire, les filles subissent parfois une certaine marginalisation, elles sont moins bien traitées… ce qui ne les incite pas à s’exprimer devant les autres comme les garçons. »
La situation évolue progressivement. Depuis 2000, la parité entre les sexes a progressé dans l’enseignement primaire en Afrique sub-saharienne. « Les données qu’on a de l’UNESCO ou d’autres institutions montrent bien qu’il y a un rattrapage qui est en train de se faire en Afrique subsaharienne. Donc ce décalage de scolarisation risque de jouer de moins en moins », estime Richard Marcoux, professeur de l’université de Laval et directeur de l’ODSEF.
« Mais, ajoute-t-il, il demeure que la plus faible insertion des femmes sur le marché du travail formel, ou leur insertion dans des réseaux sociaux traditionnels fait que le français est peut-être moins important pour elles dans certains pays. »
RFI

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