Des figures de la communauté noire de New York --élus, associatifs, religieux-- se mobilisent pour soutenir la femme de chambre guinéenne qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol et exiger un procès au moment où l’accusation est affaiblie.
Dimanche, un sénateur et une coalition d’associations de défense des droits des femmes, des Noirs, des latinos ou des musulmans se sont rassemblés à Harlem pour demander la poursuite de l’enquête.
"Nous sommes ici pour demander au procureur de faire son travail. Nous demandons qu’il donne à la victime la possibilité de témoigner lors d’un procès", a déclaré Bill Perkins, membre du Sénat de l’Etat de New York.
L’élu a accusé le procureur Cyrus Vance de vouloir abandonner les charges qui pèsent contre "DSK", arrêté le 14 mai pour crimes sexuels, à la suite de la découverte d’éléments décrédibilisant le témoignage de l’accusatrice.
Un mauvais signal pour les autres victimes
"L’abandon des charges découragerait les victimes", a déclaré le sénateur, soulignant que la "crédibilité" de l’ancien chef du FMI, qui fait aussi l’objet d’une plainte pour tentative de viol en France, est "elle aussi discutable".
Les associations "100 Femmes Noires", "Femmes d’islam", "Rassemblement national des femmes dominicaines", "Conseil des relations américano-islamiques", ainsi que des imams et un révérend étaient présents.
Le récit erroné de la femme de chambre, révélé par le bureau du procureur lors d’une audience le 1er juillet, paraît compromettre la tenue d’un procès de M. Strauss-Kahn, tandis qu’un abandon des charges semble envisageable.
Les charges restent maintenues
Ce rebondissement a amené plusieurs représentants de la communauté noire à se mobiliser, même si le bureau du procureur a indiqué mercredi que l’enquête se poursuivait et que toutes les charges étaient maintenues.
Jeudi, des responsables associatifs et religieux ont tenu une conférence de presse devant le tribunal de Manhattan pour demander que l’ancien chef du FMI soit jugé, estimant qu’un abandon des charges constituerait "une grave erreur judiciaire".
"Nous demandons que justice soit rendue", a déclaré Togba R. Porte, un des dirigeants de l’association United African Congress. La victime présumée de DSK, une Guinéenne de 32 ans travaillant à l’hôtel Sofitel, "doit être entendue par un tribunal, pas derrière des portes closes", a-t-il ajouté.
"Tout ce qu’on demande, c’est qu’elle puisse obtenir un procès", a insisté Lisa Jenkins, membre d’une église de Harlem, la "Blessed trinity baptist church", pour que ce ne soit pas toujours "ceux qui ont le pouvoir" et "l’argent" qui l’emportent.
Association de policiers noirs
La première association noire à avoir adressé son soutien à l’accusatrice de DSK est une association de policiers, "100 Blacks in law enforcement who care". Devant le tribunal de New York, elle a demandé mercredi que le procureur soit déssaisi du dossier, l’accusant de participer à "une campagne de diffamation" de la victime présumée.
"Nous demandons au gouverneur de l’Etat de New York ou à son ministre de la Justice de désigner un procureur spécial pour enquêter et poursuivre cette affaire", a déclaré Noel Leader, un des fondateurs de l’association pour qui "la race, l’argent et le sexisme" sont liés à ce dossier.
L’avocat de la victime présumée, Kenneth Thompson, Noir lui aussi, a repris cette demande à son compte en demandant au procureur de se retirer du dossier.
AFP
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