Du 12 au 14 octobre se tient à Kinshasa, sur la rive gauche
du fleuve Congo, le 14e sommet de la Francophonie.
Le sommet des chefs d'État et de gouvernement ayant le français en partage, communément appelé « le sommet de la Francophonie », se réunit pour la première fois en 1986 à Versailles (France), à l'invitation du président de la République française, François Mitterrand.
Et depuis il se tient tous les deux ans. En 1991, Kinshasa avait déjà manqué d'abriter le sommet. Cette fois-ci, en dépit des tergiversations de toutes sortes, il aura bien lieu. Le Congo R.D. et le Bassin du Congo seront le haut lieu de la Francophonie.
C'est le 20 mars à Niamey, au Niger, que les pères fondateurs de la francophonie institutionnelle, les présidents Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Habib Bourguiba (Tunisie), Hamani Diori (Niger) et le Prince Norodom Sihanouk (Cambodge) créent l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). L'éducation et la culture sont, alors, au centre de son action. Depuis, le projet francophone a évolué et l'ACCT a connu des mutations dans son organisation et ses missions. En 1998, elle devient Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) et amorce un tournant politique. Un secrétaire général en devient la clé de voûte. Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général des Nations unies, est le premier à occuper ce poste.
En 2002, Abdou Diouf, ancien président du Sénégal est élu, à son tour, à Beyrouth. En 2005, la nouvelle Charte adoptée à Antananarivo (Madagascar) consacre l'appellation Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Depuis, l'organisation francophone a élargi son champ d'action. Au-delà de la politique, l'environnement et le développement durable qui seront au centre des discussions à Kinshasa, ce sommet, avec une campagne de communication aguicheuse, met surtout en exergue, aux yeux de l'opinion congolaise, la grandeur de la langue française, ce trait d'union entre des dizaines de pays qui l'ont en partage. Grandeur, certains n'en ont que de vagues réminiscences.
Mais, pour ceux qui connaissent l'Histoire de France, ce mot renvoie presque instantanément au Manifeste de Brazzaville : « J'appelle à la guerre, c'est-à- dire au combat ou au sacrifice, tous les hommes et toutes les femmes des terres françaises qui se sont ralliés à moi. En union étroite avec nos alliés, qui proclament leur volonté de contribuer à restaurer l'indépendance et la grandeur de la France, il s'agit de défendre contre l'ennemi ou contre ses auxiliaires la partie du patrimoine national que nous détenons, d'attaquer l'ennemi partout où cela sera possible, et de mettre en œuvre toutes nos ressources militaires, économiques, morales, de maintenir l'ordre public et de faire régner la justice. Cette grande tâche, nous l'accomplirons pour la France, dans la conscience de la bien servir et dans la certitude de vaincre. » Ainsi s'exprimait le général de Gaulle. La victoire du 8 mai 1945 procède de cet appel à l'effort de guerre lancé de Brazzaville, capitale de la France Libre. Beaucoup de gens ignorent cette vérité historique ou l'occultent à dessein.
Au moment où se tient le 14e sommet de la Francophonie, il est important de rappeler à la France sa dette envers le Congo et l'Afrique. Grâce au Manifeste de Brazzaville, elle a retrouvé sa grandeur.
La première façon de payer cette dette est de remettre le continent africain au cœur de sa diplomatie à travers des relations adultes. Foin du paternalisme, place à un partenariat équitable au nom d'un héritage commun : l'histoire et la langue. C'est ce que résumait, avec son brio habituel, l'ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor : « Dans les décombres du colonialisme, nous avons trouvé cet outil merveilleux, la langue française ».
Mfumu/Les depeches de Brazzaville
Le sommet des chefs d'État et de gouvernement ayant le français en partage, communément appelé « le sommet de la Francophonie », se réunit pour la première fois en 1986 à Versailles (France), à l'invitation du président de la République française, François Mitterrand.
Et depuis il se tient tous les deux ans. En 1991, Kinshasa avait déjà manqué d'abriter le sommet. Cette fois-ci, en dépit des tergiversations de toutes sortes, il aura bien lieu. Le Congo R.D. et le Bassin du Congo seront le haut lieu de la Francophonie.
C'est le 20 mars à Niamey, au Niger, que les pères fondateurs de la francophonie institutionnelle, les présidents Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Habib Bourguiba (Tunisie), Hamani Diori (Niger) et le Prince Norodom Sihanouk (Cambodge) créent l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). L'éducation et la culture sont, alors, au centre de son action. Depuis, le projet francophone a évolué et l'ACCT a connu des mutations dans son organisation et ses missions. En 1998, elle devient Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) et amorce un tournant politique. Un secrétaire général en devient la clé de voûte. Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général des Nations unies, est le premier à occuper ce poste.
En 2002, Abdou Diouf, ancien président du Sénégal est élu, à son tour, à Beyrouth. En 2005, la nouvelle Charte adoptée à Antananarivo (Madagascar) consacre l'appellation Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Depuis, l'organisation francophone a élargi son champ d'action. Au-delà de la politique, l'environnement et le développement durable qui seront au centre des discussions à Kinshasa, ce sommet, avec une campagne de communication aguicheuse, met surtout en exergue, aux yeux de l'opinion congolaise, la grandeur de la langue française, ce trait d'union entre des dizaines de pays qui l'ont en partage. Grandeur, certains n'en ont que de vagues réminiscences.
Mais, pour ceux qui connaissent l'Histoire de France, ce mot renvoie presque instantanément au Manifeste de Brazzaville : « J'appelle à la guerre, c'est-à- dire au combat ou au sacrifice, tous les hommes et toutes les femmes des terres françaises qui se sont ralliés à moi. En union étroite avec nos alliés, qui proclament leur volonté de contribuer à restaurer l'indépendance et la grandeur de la France, il s'agit de défendre contre l'ennemi ou contre ses auxiliaires la partie du patrimoine national que nous détenons, d'attaquer l'ennemi partout où cela sera possible, et de mettre en œuvre toutes nos ressources militaires, économiques, morales, de maintenir l'ordre public et de faire régner la justice. Cette grande tâche, nous l'accomplirons pour la France, dans la conscience de la bien servir et dans la certitude de vaincre. » Ainsi s'exprimait le général de Gaulle. La victoire du 8 mai 1945 procède de cet appel à l'effort de guerre lancé de Brazzaville, capitale de la France Libre. Beaucoup de gens ignorent cette vérité historique ou l'occultent à dessein.
Au moment où se tient le 14e sommet de la Francophonie, il est important de rappeler à la France sa dette envers le Congo et l'Afrique. Grâce au Manifeste de Brazzaville, elle a retrouvé sa grandeur.
La première façon de payer cette dette est de remettre le continent africain au cœur de sa diplomatie à travers des relations adultes. Foin du paternalisme, place à un partenariat équitable au nom d'un héritage commun : l'histoire et la langue. C'est ce que résumait, avec son brio habituel, l'ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor : « Dans les décombres du colonialisme, nous avons trouvé cet outil merveilleux, la langue française ».
Mfumu/Les depeches de Brazzaville
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