Président
Alpha Condé :« Il
est possible de gouverner autrement en Afrique… »
Conakry, 18
octobre 2012 – Moins de deux ans
après avoir opéré sa transition démocratique, la Guinée a démontré qu’il est
possible de gouverner autrement en Afrique. Alors que le pays se prépare
activement à la tenue des élections législatives, le Président Alpha Condé a
envoyé un nouveau signal fort de sa détermination à renforcer la
démocratisation en profondeur de la Guinée.
Dans un entretien
accordé à la chaîne FRANCE 24, à l’occasion du 14e Sommet de la
Francophonie à Kinshasa, et diffusé le 17 octobre, le Président Alpha Condé a
rappelé son engagement déterminé et renforcé au service de la bonne
gouvernance, de la liberté et de la transparence.
« Je me suis battu pendant 50 ans pour deux
objectifs : montrer qu’on peut gouverner l’Afrique autrement, au profit
des peuples africains, et montrer qu’on peut faire des élections libres et
transparentes en Afrique », a déclaré le Président Condé, ancienne figure historique de
l’opposition démocratique.
Depuis sa transition
démocratique en 2010, la Guinée a engagé une transition en profondeur. Fin
septembre, le pays a atteint le Point d’achèvement de l’Initiative PPTE (Pays
Pauvres Très Endettés), ouvrant la voie à l’allégement de plus de deux-tiers de
sa dette extérieure. La décision des institutions internationales est le
résultat des efforts consentis par la population et des progrès accomplis sur
le terrain de la bonne gouvernance. « La
Guinée courrait depuis plus de 15 ans derrière le PPTE. Nous l’avons obtenu en
15 mois seulement », a rappelé le Président Condé. « Avec le PPTE, j’ai fait la
démonstration qu’on peut gouverner autrement, qu’on peut lutter contre la
corruption et faire la bonne gouvernance ».
Revenant sur les
élections législatives, le Président Condé a rappelé avoir répondu « à toutes les revendications de
l’opposition ». Le compromis politique trouvé en septembre sur la
présidence et la recomposition paritaire de la Commission électorale nationale
indépendante (CENI) a permis des avancées significatives pour l’organisation du
prochain scrutin législatif.
« La Guinée ira aux élections libres,
démocratiques et transparentes », a déclaré le Président Condé.
« J’ai été très clair : le train va démarrer. Ceux qui veulent monter
dans le train montent ; ceux qui veulent rester en gare, resteront ».
Le calendrier dépend
désormais de l’installation de la nouvelle CENI. « Dès qu’elle sera installée, et qu’elle donnera un chronogramme,
je vais convoquer les élections », a-t-il précisé, confirmant que le
processus électoral se fait sous la surveillance de la Francophonie.
« J’aurais souhaité faire les élections avant la
fin de l’année {…}. Tout dépend de la capacité de la CENI à donner un
chronogramme. Si la CENI peut le donner avant le 20 octobre, les élections
auront lieu avant la fin de l’année. Sinon, ce sera au début de l’année
prochaine », a-t-il
poursuivi.
Interrogé sur la nouvelle relation entre l’Afrique et la France, le
Président Condé s’est dit confiant et optimiste quant aux promesses de
normalisation faites par le Président français François Hollande, saluant au
passage ses messages sur la nécessité de défendre la démocratie et le devoir de
sincérité. « Aujourd’hui, c’est
une nouvelle France. Cette France va accompagner le développement de l’Afrique
et de la démocratie sur le continent », a indiqué le Président Condé. « C’est une chance pour
l’Afrique ».
Concernant la crise malienne, le Président Condé a rappelé les positions africaines. La résolution de la crise
repose sur deux étapes : la première repose sur une intervention
africaine, aux côtés des Maliens, pour libérer Gao et Tombouctou, « afin de permettre au peuple malien de
choisir librement ses dirigeants » ; la seconde étape consistera
ensuite à lutter contre le terrorisme dans le Sahara « pour éviter qu’il ne devienne un autre Afghanistan ».
« Cette seconde étape
repose sur la mobilisation de toute la communauté internationale, car cette
guerre sera longue », a-t-il
souligné.
« En aucun cas, nous ne
pouvons dialoguer ou négocier avec les terroristes. C’est illusoire », a insisté le Président Condé. « Il faut mettre fin à la prolifération des
armes et aux trafics de drogue. Cela n’est possible qu’en luttant militairement
pour mettre un terme à l’occupation du Mali ».
Revenant sur la question touarègue, il a indiqué : « il s’agit d’un problème identitaire. Il doit
trouver sa solution dans le cadre d’un mali uni, en négociation avec les
différentes forces politiques ».
Le Président Condé a confirmé que la Guinée participera « aux cotés du peuple malien à la libération
de Gao et de Tombouctou ». « La
Guinée et le Mali, ce sont deux poumons dans un même corps », a-t-il
signifié, soulignant la proximité et l’amitié entre les deux nations.
Interrogé sur le pouvoir politique à Bamako, il a réitéré les positions
africaines : « le seul pouvoir
légitime aujourd’hui, c’est le Président Dioncounda. Notre position est très
claire : donner un quelconque rôle au capitane Sanogo, c’est donner une prime
aux coups d’Etat en Afrique ».
Revenant sur une cargaison d’armes à destination du Mali et retenue au
port de Conakry, le Président a confirmé que
« la CEDEAO avait demandé de bloquer les armes », ajoutant
qu’elle venait « de prendre la
décision de libérer la cargaison ».
Enfin, le Président Condé s’est prononcé en faveur de la résolution de
la crise malienne « dans le cadre de
l’Union africaine et des Nations Unies », précisant que « la résolution qui a été prise par les
Nations Unies va dans ce sens ».
Le Bureau de Presse de la
Présidence
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