Le rapport médical établi par l'hôpital new-yorkais le 14 mai dernier est l'objet d'une intense bataille entre les avocats de Dominique Strauss-Kahn et ceux de Nafissatou Diallo ; alors que la prochaine audience pénale du 23 août pourrait voir l'abandon des poursuites contre DSK.
Alors que la prochaine audience pénale de Dominique Strauss-Kahn se tient le 23 août (lire ci-contre), Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo - la femme de chambre qui accuse de viol l'ex-directeur du Fonds monétaire international - passe à l'offensive médiatique autour du rapport médical, élément clé de la procédure, jamais dévoilé jusqu'à présent.
Confronté à la perte de crédibilité de sa cliente qui a menti devant le grand jury, l'avocat, qui a récemment déposé une plainte au civil contre DSK afin d'obtenir réparation, a reçu nos confrères de « L'Express » dans son cabinet à New York, pour leur montrer la note médico-légale réalisée à l'hôpital St- Luke's Roosevelt de Manhattan, le 14 mai dernier. C'est là que s'est rendue Nafissatou Diallo après l'agression qu'elle affirme avoir subie dans la suite 2806 du Sofitel.
Selon l'hebdomadaire, le rapport, qui inclut le récit de l'agression présumée fait par Nafissatou Diallo aux médecins, indique de manière très précise l'existence d'un traumatisme au niveau du vagin. Mme Diallo affirme que DSK lui aurait déchiré ses collants, puis saisi « la partie extérieure de sa zone vaginale », avant de la « saisir par les cheveux » pour la forcer à lui prodiguer une fellation. Le rapport note aussi l'existence d'une douleur dans l'épaule gauche due « à une rupture de ligament », selon « L'Express. » La conclusion du document médical semble accablante pour DSK : « Diagnostic : agression. Cause des blessures : agression. Viol. » Mais que recouvrent exactement les termes médicaux écrits par les urgentistes dans ce rapport ? Lequel a déjà été évoqué par la presse, n'en déplaise à Me Thompson.
Le document médical fait en tout cas l'objet d'une bataille médiatique et procédurale entre les deux parties. Dénonçant une utilisation «trompeuse et malhonnête», William W. Taylor and Benjamin Brafma ont rappelé hier que la « conclusion du rapport de l'hôpital est basée presque exclusivement sur les propos» de la victime présumée, «qui a prouvé de manière répétée qu'elle n'était pas crédible».
Nul doute que devant le juge, chaque mot de ce rapport sera pesé, interprété, contextualisé, contesté… ou confirmé.
Vers un abandon des poursuites ?
Elle était prévue le 18 juillet, puis a été repoussée au 1er août, et finalement se tiendra mardi 23 août. La prochaine audience pénale de Dominique Strauss-Kahn devant le tribunal de Manhattan est capitale puisqu'on devrait savoir si le procureur de New York, Cyrus Vance Jr, maintient ou non ses poursuites contre l'ex-directeur général du Fonds monétaire international. DSK est poursuivi de sept chefs d'inculpation qui lui font encourir jusqu'à 74 ans de prison. Alors que le Français a plaidé non-coupable, le procureur va devoir choisir entre deux scénarios : soit il va vers un abandon des charges, soit il s'engage vers un procès s'il estime avoir suffisamment d'éléments.
Le 23 Août prochaine audience, initialement prévue le 18 juillet, puis repoussée au 1er août, cette audience devrait statuer sur les poursuites contre DSK.
« Diagnostic : agression. Cause des blessures : agression. Viol. »
La conclusion du rapport médical rédigé par le service des urgences du St Lukes-Roosevelt hospital de Manhattan qui a examiné Nafissatou Diallo le 14 mai dernier.
Philippe Rioux
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