L'opération «Serval» au Mali se poursuit ce dimanche 13 janvier avec la reprise des frappes aériennes contre les jihadistes d'Ansar Dine, d'Aqmi et du Mujao, notamment dans le nord du pays. En revanche, la ville de Konna, dans le centre, envahie jeudi par les groupes armés islamistes, a été totalement libérée.
« Aucun combat, il n’y a plus d’islamistes, ni même de soldats maliens dans les rues de Konna ». Pour cet habitant, joint au téléphone, le plus dur est passé.
Il est même sorti en ville ce dimanche matin, pour faire un tour et constater les dégâts : « la sous-préfecture, où étaient basés les islamistes, a été détruite par les bombardements, les bâtiments voisins aussi », témoigne-t-il, avant de préciser qu' « il y a des débris de motos et de pick-ups ».
Aucun cadavre dans les rues, ni de soldats maliens, ni de jihadistes. Les islamistes seraient venus samedi soir avec un camion benne, pour récupérer du matériel, des hommes ou, plus vraisemblablement, les dépouilles de leurs combattants.
Un camion de l’armée malienne, chargé de canons, serait toujours stationné dans le centre ville. Il s’agirait d’un camion abandonné par les Maliens lors de leur débâcle initiale, avant l’arrivée des forces françaises, et aujourd’hui également abandonné par les islamistes.
« Nous sommes pressés que l’armée malienne vienne le récupérer, dit encore cet habitant, sa présence nous inquiète ».
Konna, ville libérée et déserte, constitue la première victoire des troupes maliennes et de leurs alliés français. Que va-t-il se passer maintenant ? Des forces africaines, envoyées par des pays voisins, sont attendues. Et l’offensive de reconquête du nord du Mali devrait rapidement se poursuivre.
Un haut responsable d'Ansar Dine tué dans les combats
Un camp militaire qui a été abandonné par l’armée régulière et qui était supposé être un repère des jihadistes, dans la localité de Léré, à 150 km au nord de Konna, non loin de la frontière mauritanienne, a été bombardé et totalement détruit par un avion militaire.
L’aviation française serait également intervenue au nord-ouest du Mali. Pas encore de bilan pour le moment mais une chose est sûre, la peur, pour le moment, a changé de camp. Les jihadistes battent plutôt en retraite.
On a également appris ce dimanche matin qu'un haut responsable d'Ansar Dine avait été tué dans les combats à Konna. Il était plus connu sous le nom de «Kojak». Il avait trente-cinq ans. Il a passé quasiment la moitié de sa vie dans les bandes armées dans le Sahel, dans le Sahara. Il fut notamment bras droit d’un rebelle touareg, Ibrahim Ag Bahanga, tué il y a quelques années dans un accident de circulation.
Ensuite, Kojak a flirté un moment avec le MNLA, autre mouvement touareg, avant d’intégrer Ansar Dine. C’était un lieutenant du chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly. Lors des affrontements de Konna, il a été gravement blessé. Transporté dans un hôpital au nord, à Gao, il n’a pas survécu à ses blessures.
RFI
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