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lundi 28 janvier 2013

Nouveau directeur de Rio Tinto : les craintes du gouvernement guinéen

Le 17 janvier dernier, Tom Albanese a quitté son poste de directeur général de Rio Tinto, d'un ‘‘commun accord avec le Conseil’’, lit-on dans le communiqué officiel. Il a, du coup, été remplacé par Sam Walsh, jusque là directeur du minerai de fer du groupe. Une nomination qui, selon nos informations, ne rassure pas pour le moment Conakry.
Le gouvernement guinéen pensait tirer son épingle du jeu après avoir été ferme à l’égard de Rio Tinto lors de la dernière rencontre du comité de pilotage du projet Simandou à Paris. C’est non sans amertume qu’il a appris que la direction de Rio change de main. Le promu, Sam Walsh, est, selon une source du gouvernement, le promoteur du projet de développement des gisements de Pilbara, en Australie. C’est un peu le projet concurrent de Simandou. ‘‘Est-ce qu’il ne va pas privilégier Pilbara au détriment du Simandou ?’’ poursuit notre source qui laisse entrevoir qu’on ‘‘n’étouffe pas un enfant qu’on a mis au monde !’’.
On s’interroge donc du côté du gouvernement guinéen. Même après cette déclaration du président Alpha Condé, à Davos, Suisse : ‘‘Le gouvernement poursuit des négociations étroites pour un partenariat durable avec Rio Tinto (…)’’ Plus loin, il s’est dit ‘‘pleinement confiant’’ quant au développement du projet Simandou.
De manière officielle, du côté de Rio aussi, on rassure : ‘‘Simandou va continuer’’, nous a-t-on dit.
Mais pourquoi Pilbara pourrait faire obstacle au projet Simandou ? C’est la question. Et tentative de réponse : Pilbara est la plus proche réserve importante de minerai de fer par rapport aux marchés en forte croissance (Chine et Inde). Rio Tinto y a construit d’énormes infrastructures (mine, chemins de fer, ports). La capacité du système actuel est de 237 millions de tonnes par an. La compagnie est dans un projet devant doubler cette production avec un coût d’environ 20 milliards de dollars. Elle prévoit dans ce cadre produire jusqu’à 360 millions de tonnes par an dès 2015.
L’accord transactionnel entre Rio et la Guinée prévoit la même année pour le démarrage de la production commerciale du Simandou. C’est dire que si les deux projets tenaient, le marché déjà frileux risque de s’effondrer par ‘‘overdose’’. Ce qui fait dire aux spécialistes qu’en respectant ses engagements vers la Guinée, Rio se ferait hara-kiri. Question : Quel projet faut-il alors sacrifier ? Tenant compte du fait que le principal promoteur de l’un des deux est désormais le patron de la compagnie, il y a de quoi craindre du côté de Conakry.
De toute façon, selon une source proche du dossier, le gouvernement qui croit peu en la capacité du comité de pilotage de Simandou du côté de Rio songe à discuter directement avec le Comité exécutif. Ne dit-on pas que c’est inutile de passer par les anges quand on a la chance de voir Dieu ?
Ibrahima S. Traoré /Guinee7

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