Conakry, 15 juin 20121
La capitale guinéenne, Conakry, a abrité le vendredi 15 juin 2012, le 21ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union du fleuve Mano. Une organisation sous régionale qui regroupe la Guinée, le Libéria, la Sierra Leone et aussi, depuis peu, la Côte d’Ivoire. C’est la résidence des Cases de Belle-Vue qui a servi de cadre à ce Sommet qui a connu la présence des Présidents Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Président en exercice de la CEDEAO, Dr Ernest Bai Koroma de la Sierra Leone, Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, Présidente en exercice de l’Union. Ces Chefs d’Etat et leurs délégations ont été accueillis par leur homologue guinéen, le Professeur Alpha Condé.
L’objectif de cette rencontre était de discuter des questions liées à l’intégration sous régionale, au renforcement de la sécurité transfrontalière, au développement des infrastructures routières, ferroviaires et énergétiques. Mais aussi et surtout la promotion de la paix et la démocratie au sein des Etats membres. A rappeler que cette session se tient à un moment où une attaque meurtrière a eu lieu à la frontière entre le Libéria et la Côte d’Ivoire, et un coup d’Etat qui a été déjoué dans ce dernier pays.
C’est justement pourquoi la cérémonie de démarrage des travaux de l’Union du fleuve Mano a démarré ce vendredi par l’observation d’une minute de silence en la mémoire des victimes de la récente attaque meurtrière survenue à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria et qui a fait 18 morts, dont 10 civils ivoiriens, 7 soldats de l’ONUCI et un soldat ivoirien.
A l’occasion, le Président de la République, Pr Alpha Condé, dira que la Guinée s’honore de la tenue de ce 21ème Sommet de la Mano River Union. Une organisation sous régionale qui, selon le Chef de l’Etat guinéen, vise à promouvoir l’intégration sous régionale afin de bâtir une Afrique sans frontières, unie pour son développement.
Le Président Alpha Condé a apprécié les efforts de ses homologues de la sous région pour leurs efforts dans le cadre de la préservation de la paix au sein des Etats membres de l’organisation. Se réjouissant de la remise en marche de l’Union du fleuve Mano, le Professeur Alpha Condé a exprimé tout son attachement et celui de son gouvernement aux buts et objectifs de cette organisation en vue de faire d’elle une référence en Afrique.
De son côté, Dr Ernest Bai Koroma, Président de la Sierra Leone, a tout d’abord remercié le Professeur Alpha Condé et le peuple de Guinée pour l’hospitalité légendaire qu’ils ont fait preuve, avant de préciser que les moments sont exaltants au sein de cette union qui d’après lui, doit jouir de la paix et de la sécurité, pour faire face au développement de ses nations.
Pour le Président Bai Koroma, l’Afrique, et particulièrement l’espace Mano, a des défis liés à l’instabilité au Mali et en Guinée Bissau, aux problèmes transfrontaliers, au chômage des jeunes et aux menaces terroristes. Il insistera dans ce cadre pour dire que des solutions doivent être trouvées à ces questions. De ce fait, le Président sierra-léonais estime que l’Union doit s’appuyer sur la démocratie et la paix afin de juguler les maux qui minent cet espace sous régional.
Le Président ivoirien Alassane Ouattara, Président en exercice de la CEDEAO, a, quant à lui, rappelé les liens séculaires existant entre la Guinée et la Côte d’Ivoire avant de rendre hommage à Hadja Saran Daraba, Secrétaire exécutif de l’Union du fleuve Mano, pour son dynamisme en faveur de cette organisation qui se veut un espace intégré.
Toutefois, le Président Ouattara soulignera que la dernière attaque enregistrée à la frontière entre le Liberia et la Côte d’Ivoire prouve que les Etats membres de la Mano River Union doivent unir davantage leurs efforts pour le maintien de la paix et de la sécurité dans cet espace.
Après avoir condamné avec fermeté cette attaque, le Chef de l’Etat ivoirien qui se dit convaincu qu’aucun développement n’est possible sans la paix, a sollicité une synergie dans les actions afin que cette paix soit consolidée au sein des Etats membres de la Mano River Union.
Said Djinnit, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, indiquera que ce sommet qui se tient après celui du Liberia le 17 juin 2011, montre à suffisance que les Chefs d’Etat de cette organisation sont déterminés à relever les défis qui assaillent le continent. Il a exprimé tout le soutien des Nations Unies aux efforts de la CEDEAO pour lutter contre les menaces terroristes et d’autres fléaux qui pèsent sur l’Afrique et particulièrement sur le Golf de Guinée. M. Djinnit n’a pas manqué de souligner l’importance que les Nations Unies accordent à cette organisation pour le maintien de la paix au sein de l’espace Mano.
Quant à Mme Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Liberia et Présidente en exercice de l’Union du fleuve Mano, elle a transmis les condoléances du peuple libérien aux victimes de la dernière attaque intervenue à la frontière entre la Côte d’Ivoire et son pays. Elle a apprécié les efforts fournis de part et d’autres pour promouvoir l’intégration au sein de cette union. La Présidente en exercice de cette union a précisé qu’il est question de discuter des sujets concernant les incursions transfrontalières, l’instabilité, afin de permettre aux populations des pays membre de la Mano River Union de faire face au développement.
Après ces discours, ce fut une séance de travail à huis clos présidée par Mme Ellen Johnson Sirleaf, Présidente en exercice de l’Union du fleuve Mano. A l’issue de cette séance, un communiqué final a été lu par Hadja Saran Daraba, Secrétaire général de l’Union du fleuve. Dans ce communiqué, les Chefs d’Etat s’engagent à renforcer les dispositifs de sécurité transfrontalière, construire un nouveau siège de cette organisation en Sierra Léone. Ils ont invité la CEDEAO à prendre les dispositions nécessaires pour le retour à l’ordre constitutionnel au Mali et en Guinée Bissau. Les Chefs d’Etat de la Mano River Union ont renouvelé le mandat de Mme Ellen Johnson Sirleaf comme Présidente en exercice de l’institution sous régionale.
Lors de la conférence de presse qui a marqué la fin de cette rencontre, une seule question a attiré l’attention des journalistes, celle concernant les dispositions sécuritaires à prendre suite à l’attaque meurtrière qui a eu lieu à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Liberia. De ce fait, la Présidente en exercice de l’Union du fleuve Mano a déclaré que les premières dispositions étaient la fermeture de la frontière entre les deux pays et qu’au cours des travaux de cette session, les chefs d’Etats ont décidé de renforcer davantage la sécurité au sein des Etats de l’Union.
B S
Le Bureau de Presse de la Présidence
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