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samedi 17 novembre 2012

En Guinée, ces héros ordinaires du développement

L'association Coopération Atlantique Guinée 44, engagée de longue date à Kindia, la deuxième ville du pays, travaille notamment sur la gestion des ordures qui débordent.
Les cheveux ont blanchi mais la conviction n'a pas bougé d'un fil. « On se grandit à aider », dit Alain Courtel. Vingt-cinq ans que ce paludier d'Assérac et ses copains de l'association Univers-Sel, en Loire-Atlantique, ont mis au point un système de production de sel performant au Bénin et en Guinée Conakry. Leurs cristallisoirs construits avec de la bâche plastique, que les paysans guinéens ont eux-mêmes perfectionnés, mettent à mal une pratique dévastatrice : la cuisson de la saumure avec le bois de la mangrove.
Des heures de travail nuit et jour
Hommes et femmes ne sont plus astreints à des heures et des heures de travail nuit et jour, en continu. La récolte est meilleure et préserve la santé : on ne respire plus ces gaz toxiques produits par la saumure cuite, qui brûlent les yeux, mettent à mal les poumons et empoisonnent l'atmosphère. Par ricochet, ce progrès en a entraîné un autre : une meilleure gestion des niveaux d'eau par les riziculteurs.
Un bel exemple de projet de développement, qui a séduit les équipes de Canal +. La chaîne cryptée se lance dans une expérience au long cours en Guinée. Pendant quatre ans, elle va suivre le cheminement d'Univers-Sel et de trois autres associations : Coopération Atlantique Guinée 44, tout d'abord, engagée de longue date à Kindia, la deuxième ville du pays. Elle bosse sur le traitement de l'eau polluée et la gestion des ordures qui débordent. Troisième mousquetaire, l'Unicef, qui tente d'améliorer l'éducation dans un pays où 65 % de la population ne sait ni lire, ni écrire. Le quatrième, l'ONG Opals, se préoccupe de santé maternelle et infantile.
Les équipes de Capa ont commencé de filmer leurs héros ordinaires au printemps 2011. Des gens simples, comme le Nantais Michel Morisson, ingénieur chimiste à la retraite, bourru au grand coeur. Il consacre une partie de son temps et de son argent, sur place, pour bidouiller à peu de frais un système efficace de traitement de l'eau.
Les clés pour comprendre
On y rend compte des réussites et des obstacles, des éventuels échecs dans quatre documentaires (lire ci-contre). Un par an. En prime time, la caméra prend le temps d'expliquer aux téléspectateurs les cheminements. « Nous avons voulu sortir du traitement habituel dans un contexte de crise, d'émotion médiatique intense avec aide d'urgence massive, pour retomber dans l'oubli », explique Patrick Menais, fondateur et patron du Zapping de Canal +.
« Parler d'Afrique, présenter des héros, citoyens ordinaires, donner des clefs pour comprendre les enjeux et les contraintes, c'est un pari », prévient le réalisateur, Anthony Orliange.
La chaîne va plus loin. Elle a créé un fonds spécial pour financer des projets. Elle fait appel aux dons des téléspectateurs et double chaque euro versé. En plus des documentaires, un site rend compte sur internet. « C'est une aventure inédite. La télé s'engage au-delà de l'écran », s'enthousiasme Christine Cauquelin, directrice des documentaires.
« Le format permet de montrer la complexité. Que le développement est un vrai métier, que la simple bonne volonté peut faire des dégâts », apprécie le représentant de Coopération Atlantique Guinée 44 à Kindia. DL;
Thierry BALLU/ Ouest-France

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