Elle s’appelait Aïssatou Boiro. Elle avait 58 ans, un époux
et quatre enfants. Vendredi dernier, à la nuit tombée, cette mère de famille a
été assassinée par balles dans un quartier résidentiel de Conakry. Meurtre
fortuit ? Certes pas. Directrice du Trésor public de Guinée, Aïssatou incarnait,
avec rigueur et intransigeance, le combat contre la corruption. Mieux, elle
avait tué dans l’œuf en mai une tentative de détournement de fonds d’un montant
de 13 milliards de francs guinéens, soit 1,5 million d’euros. Au sein du réseau
ainsi démantelé figuraient divers cadres du Trésor, du ministère des Finances et
de la Banque centrale, dont neuf seront promptement coffrés. Ce qui avait valu à
« l’incorruptible » haines tenaces et menaces de mort. « Règlement de compte »,
avancent aujourd’hui les enquêteurs et les proches de la défunte.
Probable.
Le président Alpha Condé se dit -c’est bien le moins- « choqué ». « Ignoble », renchérit son ministre des Droits de l’Homme. « Une tragédie », soupire en écho Fatou Baldé, figure de proue de la société civile. Ce mardi, la Nation, chef de l’Etat et Premier ministre en tête, a rendu un hommage solennel à la disparue, dont la dépouille fut exposée au Palais du Peuple, avant d’être convoyée par hélicoptère à Koundara, lieu des funérailles. Fort bien. Mais si la Guinée veut vraiment rendre justice à la pionnière foudroyée, il lui faut traquer, sans relâche et jusqu’au dernier, les commanditaires, les exécuteurs et les complices. Et les châtier à la hauteur de leur forfait. A défaut, qui croira encore aux promesses de transparence ?
par Vincent Hugeux/L'Express
Le président Alpha Condé se dit -c’est bien le moins- « choqué ». « Ignoble », renchérit son ministre des Droits de l’Homme. « Une tragédie », soupire en écho Fatou Baldé, figure de proue de la société civile. Ce mardi, la Nation, chef de l’Etat et Premier ministre en tête, a rendu un hommage solennel à la disparue, dont la dépouille fut exposée au Palais du Peuple, avant d’être convoyée par hélicoptère à Koundara, lieu des funérailles. Fort bien. Mais si la Guinée veut vraiment rendre justice à la pionnière foudroyée, il lui faut traquer, sans relâche et jusqu’au dernier, les commanditaires, les exécuteurs et les complices. Et les châtier à la hauteur de leur forfait. A défaut, qui croira encore aux promesses de transparence ?
par Vincent Hugeux/L'Express
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