Crise à l’usine Friguia: Le Premier ministre en visite dans la cité minière

Le Premier ministre guinéen Mohamed Saïd Fofana a entamé une visite ce samedi dans la localité de Fria, abritant l'usine d'alumine de Friguia, à une centaine de kilomètres de Conakry, capitale de Guinée, a-t-on appris de sources officielles.

Cette visite du chef du gouvernement sur le site de Friguia a pour but de remonter le moral des populations de la cité minière dont la survie dépend du fonctionnement de l'usine.

Une usine qui tourne au ralenti depuis avril dernier, faute de retombées financières, selon la compagnie Rusal détentrice de la concession d'exploitation, qui met cela sur le compte de la crise mondiale qui frappe le secteur des métaux.

Il faut aussi rappeler que la grève déclenché par les travailleurs de Friguia pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail, au mois d'avril, ce pour 4 mois, avait semble-t-il porté un coup au fonctionnement de la société, selon nos sources.

Le chef de l'Etat guinéen avait à un moment donné débloqué près de 3 milliards de francs guinéens soit environ 300 mille euros pour aider au paiement des salaires des travailleurs.

Rusal a ensuite demandé au gouvernement de lui faciliter la tâche en transformant en acte concret la mise en place d'un chronogramme d'exploitation de la mine de Dian-dian, dont elle détient la concession depuis 2006.

Et que ce geste pourrait permettre de trouver "les 50 millions de dollars, nécessaires pour la relance de l'usine de Friguia, ou faute de quoi elle va fermer."

Il faut souligner que depuis son avènement à la tête de l'État guinéen, le président Alpha Condé a exigé de voir clair dans les contrats miniers passés par ses prédécesseurs.

C'est dans ce cadre que le projet Dian-dian a été mis en veilleuse.

Des négociations ont été ouvertes entre les deux parties pour trouver un compromis à cette situation, d'après des sources proches du département guinéen des Mines.

En attendant, pour permettre à Fria de bénéficier d'une desserte régulière en électricité, le gouvernement a mis la main à la poche pour débourser 23 milliards de francs guinéens soit plus de 2, 3 millions d'euros, représentant les frais de fonctionnement mensuel d'une chaudière de l'usine.

Xinhua