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lundi 10 septembre 2012

Guinée: fustigé par les acteurs politiques, le CNT riposte avec vivacité (ANALYSE)


CONAKRY -- Les blocs alliés de l'opposition, à savoir l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) et le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, ne ménagent pas leurs critiques à l'endroit du Conseil national de la transition (CNT).
En effet, depuis un certain temps, l'opposition guinéenne tire à boulets rouges sur cet organe législatif et notamment sur sa présidente, la syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo, l'accusant de tous les péchés d'Israël.
Toutefois, une déclaration des femmes de ces deux alliances publiée récemment a poussé l'institution à rompre le silence pour tenter de recadrer le débat.
Concernant les accusations proférées par les femmes de l'opposition contre le CNT, elles portent sur "des tractations censées se dérouler entre la présidence de la république et le CNT pour faire adopter une loi sur la CENI acceptable pour le président Alpha Condé", selon cette déclaration dont nous détenons copie.
Les femmes de l'opposition vont plus loin en insinuant " Rabiatou Sera Diallo a dû subir la pression de l'exécutif pour interrompre la procédure d'adoption d'une proposition portant sur la refonte de la CENI, qui devait passer par un examen au niveau du CNT".
L'opposition ne voit pas en effet d'un bon œil que le CNT et les autres institutions telles que le Conseil économique et social (CES) aient soumis au président Condé "trois variantes de restructuration de la CENI".
Parmi ces trois schémas, Alpha Condé va opter pour "la recomposition partielle de la CENI en tenant compte du paysage politique actuel, sauvegarder la mémoire de l'institution, et capitaliser les expériences des membres actuels de la CENI".
Dans leurs critiques, les femmes de l'ADP et du Collectif disent "qu'en se prêtant à cette pratique, Hadja Rabiatou Sérah Diallo a non seulement trahi de façon délibérée l'institution qu'elle préside, mais elle contribue à favoriser la dérive autocratique en cours dans notre pays".
Des accusations que le CNT a jugé "graves", d'où sa réaction à travers une déclaration rendue publique cette semaine.
Dans un communiqué daté du 5 septembre, le Conseil national de la transition riposte à ces attaques avec vivacité.
L'institution revient sur "des déclarations, articles de presse, commentaires plus ou moins bienveillants à l'égard du CNT sont diffusées par des stations de radio et de télévision, publiées dans les colonnes de journaux et dans le cyberespace." Dont "les contenus, qui apparaissent sous le voile de critiques objectives, sont dénués de toute bonne foi. Tous font chorus pour condamner, discréditer et parfois injurier les membres du CNT, dont certains en particulier sont pris pour cibles permanentes ou simplement livrés à l'opinion publique, comme agneau du sacrifice à l'autel de la crise politique actuelle", peut-on lire dans ce communiqué.
Le CNT met cette occasion à profit pour rappeler que "la diffamation, l'injure et la calomnie sont punies par loi pénale guinéenne", revenant sur la neutralité de l'institution, précise dans son communiqué que "les attaques contre le CNT proviennent de tous les côtés. Il est soupçonné, par les uns comme par les autres, d'appartenir au camp adverse, d'être l'instrument ou le complice de la faction opposée. Nul, heureusement, ne semble être satisfait de cette institution, en raison de sa neutralité".
"Cette constante attitude du CNT ne répond ni à l'une, ni à l'autre parties révèle l'évidence que le CNT, organe parlementaire, demeure sur la ligne médiane de l'impartialité que lui prescrit son rôle", indique cette institution, supplée à l'Assemblée nationale dissoute par le putsch perpétré par la junte le 23 décembre 2008.
Considérant que certaines réactions épidermiques relèvent de la méconnaissance sans doute de la loi, "le CNT profite de cette occasion, pour inviter chaque Guinéen à lire la constitution et à s'approprier de ses dispositions. Celle-ci recèle des notions de droit constitutionnel qui exigent sa vulgarisation, pour en élargir la compréhension au citoyen et spécifiquement au dirigeant politique".
S'il y a bien des institutions qui cristallisent les tensions entre le pouvoir et l'opposition en Guinée, c'est bien la CENI et CNT.
Xinhuanet

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