Longtemps boudée par les investisseurs en raison de sa vie politique chaotique, la Guinée a pris un nouveau départ voilà un an, avec l’élection à la présidence de la République d’Alpha Condé. Ce professeur d’université formé en France a remporté le premier scrutin démocratique organisé depuis l’indépendance en 1958. Il s’est aussitôt attelé à la création d’un Etat de Droit garant des libertés fondamentales et organise parallèlement la relance de l’économie grâce aux immenses ressources naturelles que possède son pays : premières réserves de bauxite de la planète, fer, diamants, or, etc.
« Nous sommes décidés à faciliter l’accès des investisseurs étrangers aux potentialités de la Guinée dans le cadre de contrats gagnant gagnant. Nous voulons que les entreprises qui sont parties reviennent et participent à la mise en valeur de nos richesses minières, de notre agriculture et de nos capacités de production d’hydroélectricité », explique Alpha Condé. Le président de la République cherche autant à accélérer la croissance – le PIB devrait augmenter de 4 % cette année – qu’à mettre sur pied des projets porteurs d’une véritable plus-value sociale, c’est-à-dire capables d’améliorer les conditions de vie de la population. « Peu importe la croissance s’il n’y a rien à manger dans l’assiette du citoyen. Dans cette optique, l’autosuffisance alimentaire constitue l’une de nos priorités. Nous disposons des terres et de l’eau nécessaires pour devenir une puissance verte en Afrique de l’Ouest et diminuer nos importations. Nos cherchons des partenaires pour étendre les cultures industrielles », poursuit Alpha Condé, qui a pu exposer sa vision du développement lors du sommet du G8 de Deauville de mai dernier, auquel l’avait convié Nicolas Sarkozy.
Au chapitre macroéconomique, le gouvernement poursuit les négociations avec le Fonds monétaire international : il espère atteindre dans quelques semaines le point d’achèvement de l’initiative Pays Pauvres Très Endettés, ce qui devrait se traduire par un allégement de 2 milliards de dollars de la dette extérieure. « Nous possédons un sol et un sous-sol suffisamment riches pour subvenir à nos besoins, mais nous avons besoin du soutien international pour poser les bases du décollage économique. Dans ce contexte, nous souhaitons renforcer notre coopération avec la France. Nos relations ont été tumultueuses par le passé, mais nous voulons les intensifier sur de nouvelles bases », déclare Alpha Condé, qui rappelle que le Medef a organisé la visite de plusieurs dizaines d’hommes d’affaires à Conakry en juin dernier. Les secteurs de l’énergie, de l’eau, des infrastructures routières, de l’agriculture et des mines étaient les mieux représentés au sein de cette délégation.
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