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samedi 12 novembre 2011

Guinée : contrôle physique des fonctionnaires, un autre coup d'épée dans l'eau ? (ANALYSE)

CONAKRY -- Un contrôle des effectifs des fonctionnaires de la fonction publique a été inopinément déclenché le 4 novembre dernier en Guinée.
Ce contrôle, comme ceux qui l'ont précédé, vise à détecter des agents fictifs, des doublons, des décès et des cas d'abandons de poste.
Les mêmes contrôleurs revérifient les mêmes fichiers qu'ils avaient trouvés "propres", et l'on s'interroge ainsi sur l'efficacité de cette opération de vérification.
Pour certains observateurs, la seule production d'une carte d'identité ayant les mêmes références que le bulletin de paye ne suffit pas à prouver que la personne est fonctionnaire, "n'importe qui pouvant avoir une carte d'identité nationale ou un passeport guinéen moyennant un peu d'argent".
A en croire ceux-ci, ce contrôle pouvait être plus radical si le listing avait été soumis à l'appréciation des syndicats de base au sein de chaque service.
Ces syndicats selon eux connaissent tous les cas de décès, d'abandon ou d'intrus.
DE NOMBREUX MANQUEMENTS ET DYSFONCTIONNEMENTS
Force est de constater que des fonctionnaires affectés dont les salaires sont virés dans les différentes banques mais qui ne sont jamais suivis de leur bulletin de paye viennent au travail quand bon leur semble, sans aucune sanction.
S'ils peuvent faire librement des retraits de salaire au niveau des banques, ils ne se soumettent à aucune coercition de l'administration. Mais pour cette occasion, il faut obligatoirement se déplacer et ramener de leur service d'origine leur bulletin pour validation.
Avec l'augmentation du transport par la hausse du carburant et la rentrée scolaire, bien de fonctionnaires commencent à ronchonner leur mauvaise humeur à faire le déplacement "à vide" à la recherche de leur bulletin. Ces fonctionnaires accusent ainsi l'administration d'un manque de suivi.
Ce cas touche presque tous les employés de la fonction publique répartis dans les secteurs de des impôts, de l'agriculture, de l'élevage, de l'administration générale, ainsi que les secteurs de l'éducation et de la police où l'on trouve de nombreux "contractuels" dont les salaires bas créent la démotivation et le désintérêt pour le travail.
Par ailleurs, l'on a enregistré des cartes d'identité dont la date de validité est largement dépassée, et les titulaires de ces cartes périmées se demandent s'il faut se faire confectionner une nouvelle carte alors que l'Etat se promet de donner gratuitement des cartes biométriques "très prochainement".
Le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé avait réitéré au cours d'une déclaration la nécessité des cartes biométriques pour tous les Guinéens et surtout pour les fonctionnaires, mais cela tarde à se concrétiser à cause des tergiversations politiques.
Compte tenu de la mobilité des agents contrôleurs, qui ne vont pas attendre ces différentes régularisations, l'on s'interroge sur le sort de certains agents qui n'ont pas le bulletin à leur lieu de service actuel et ceux dont les cartes ne sont plus valides.
Des observateurs estiment ainsi qu'un contrôle de rattrapage donnera le temps à plus de malversation et d'arnaque et pensent qu'avec ce "manque de rigueur", l'opération se présente comme un véritable coup d'épée dans l'eau.
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